The Mountain Goats - Heretic Pride
D’une fraicheur incomparable, cette source au coin du bois je m’en souviens comme si c’était hier. Entre jouvence et éternité, le nouvel album des Mountain Goats est arrivé.
1. Sax Rohmer #1
2. San Bernardino
3. Heretic Pride
4. Autoclave
5. New Zion
6. So Desperate
7. In the Craters on the Moon
8. Lovecraft in Brooklyn
9. Tianchi Lake
10. How to Embrace a Swamp Creature
11. Marduk T-Shirt Men’s Room Incident
12. Sept 15 1983
13. Michael Myers Resplendent
Aujourd’hui, vous laisserai-je le choix ? Soit je vous conte quelques histoires de sourcellerie (et je vous bats avec la branche pour vous convaincre de la véracité de cette science), soit je vous parle de l’autre source intarissable sous la propriété de l’américain John Darnielle et qu’on appelle les Mountain Goats. Je ne suis pourtant ni spécialiste de la première technique (mais je veux bien essayer si c’est vous qui creusez) ni connaisseur de la discographie toute entière du groupe (15 albums en moins de 15 ans, faut s’accrocher). Le doute s’installe entre radiesthésie et hasard qui fait bien les choses mais on devrait pouvoir s’entendre : qu’on découvre The Mountain Goats cette année avec ce Heretic Pride ou que l’on soit un fervent défenseur de The Sunset Tree , Tallahassee ou Nine Black Poppies , qu’importe, ces albums nous fileront un jour ou l’autre vingt ans de moins et on s’en réjouira.
Quel rapport me direz-vous entre une cure de jouvence musicale et l’eau claire qui jaillit de la terre ? La nature, messieurs dames, qui fait toujours bien les choses. Depuis dix ans j’ai dû passer à côté maintes fois sans jamais m’arrêter. Cette voix nasillarde, une instrumentation précieuse et classique et pour peu que vous soyez dans une tendance à vouloir vous déchirer la tête et hop, votre tour vient de passer et vous ne plongerez pas dans l’univers du groupe. Pour ma part, je suis cerné par les eaux calmes de Get Lonely avec en amont le courant fort venu de The Sunset Tree et les chutes bruyantes de Heretic Pride . Qu’on se mette tout de suite d’accord, le premier cité est mon premier album du groupe acheté, et vous savez combien ça compte ! Wild Sage et son piano me retournent le coeur, Maybe Sprout Wings et ses accents drakiens ne sont probablement pas étrangers à ma nouvelle passion et finalement l’intégralité de cet opus peut s’écouter d’une traite, il suffit d’être bien luné.
Maintenant, il est vrai qu’il serait bon pour ceux qui ne connaissent pas encore cette formation de les découvrir via ce nouveau LP. La petite collection de morceaux dynamiques présents devraient aiguiller quelques esprits. De Sax Rohmer #1 en ouverture d’album au titre éponyme Heretic Pride en passant par Lovecraft In Brooklyn, l’énergie est au rendez-vous et personne ne s’en plaindra. Et parlons en de ce Lovecraft In Brooklyn, morceau tendu à mort autour de l’auteur torturé des mythes de Cthulhu. Guitares acérées, tempo ardent et un John Darnielle qui finit par se déchainer, en moins de 4 minutes on reste le bec cloué : cet homme est capable de tout.
A côté de ça, on retrouve ce qui constitue l’essence même de The Mountain Goats. Une ribambelle de folk songs toutes plus attirantes les unes que les autres : So Desperate si simple et si belle, Tiancki Lake qui fait de même et Marduk T-Shirt Men’s Room Incident l’une des pièces où l’on croise quelques violons et voix féminines qui enjolivent, s’il en était besoin, à plusieurs reprises cet album.
Une fois de plus assisté à la production par John Vanderslice, l’enregistrement ici fourni par les Mountain Goats est d’une qualité indéniable et mérite évidemment une restitution hi-fi. Tant qu’à prêter attention aux détails, arrêtez-vous également sur les paroles. Entre amour ordinaire, monstres en tous genres et enterrement personnel, l’étrange côtoie avec élégance un songwriting toujours impeccable.
Bref, cet album comblera les fans, s’avère idéal pour les nouveaux arrivants en déployant toute l’étendue musicale dont est capable le groupe, tout en laissant entendre qu’ils pourraient encore nous surprendre dans l’avenir. Du grand Mountain Goats en somme.
180 albums, car si la frustration demeure de ne pas en citer 100 ou 150 de plus, c’est là que la césure s’avérait la plus supportable en cette année 2023 riche en pépites sous-médiatisées. 180 disques, car le but d’un bilan annuel, de la part d’une publication musicale quelle qu’elle soit, ne devrait pas revenir à montrer que l’on a sagement écouté la (...)
Il y a 12 ans suite à un beau The Sunset Tree, The Mountain Goats étaient déjà dans nos radars et en 2008 à propos de Heretic Pride nous concluions en affirmant "qu’ils pourraient encore nous surprendre dans l’avenir".
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