Lightning Dust - Infinite Light
Ai-je le choix ? Deux ans après, deuxième album, moi qui priais sur la chronique de l’éponyme premier pour qu’il n’ait pas de successeur. Je crois toujours pas en dieu, j’en suis malade, je perds la tête.
1. Antonia Jane
2. I Knew
3. Dreamer
4. The Times
5. Never Seen
6. History
7. Honest Man
8. Waiting on the Sun to Rise
9. Wondering What Everyone Knows
10. Taking It Home
Ne comptez pas sur moi pour comparer Infinite Light avec son prédécesseur. Faut arrêter, je prends déjà sur moi pour vous parler de cet album, pour essayer de réparer mes erreurs passées. Le blues du chroniqueur, ça ne vous dit rien ? C’est un peu toujours pareil, jamais on ne se satisfait des quelques mots jetés à propos d’un album. Parfois la beauté fulgurante, l’amour qu’on porte à tel disque prend le dessus et nous derrière on rame pour rester juste et simple juge. L’amour, toujours l’amour, coupable de tous les maux et de notre bonheur quotidien.
Je commencerai donc par pointer du doigt ce passage "love-suicide" dont je suis l’auteur : “Même si Amber Webber ne joue pas encore dans la cour d’une Elizabeth Frazer (Cocteau Twins) ou d’une Lisa Gerrard, l’émotion est là”. C’était pas si mal après tout pour rebondir là maintenant, car tant qu’à parler de la voix de Amber Webber, on peut finalement la décrire comme lunaire. Ah oui c’est peut-être bien ça, tantôt blonde, tantôt rousse, tantôt dans la pénombre, que l’on contemplera à tout âge, émerveillé, rêveur face à ses reliefs inquiétants. Pas la peine d’aller chercher plus loin, nous y (re)voilà enfin, la voix de Lightning Dust ne peut souffrir d’aucune comparaison. On pourra toujours jeter un coup d’oeil dans le rétro, dix ans en arrière, vingt même, rien à faire, ce chant là reste l’un des plus troublants qu’on ait eu à entendre. Inoubliable, intemporel.
On ne manquera pas de me tanner d’en faire trop, mais avant de partir définitivement pour le Canada, je ne vais pas me gêner pour évoquer le groupe compatriote, même si distant de plusieurs milliers de kilomètres, je veux parler bien évidemment de The Dears, groupe culte s’il ne devait y en avoir qu’un et originaire de Montréal, bon dieu que c’est loin de Vancouver. Oui The Dears car l’une des claques de cet album c’est l’évolution musicale notable et plus particulièrement sur les 2 derniers titres de Infinite Light. Comme si Joshua Wells en charge de la musique du groupe avait lui aussi décidé de nous en mettre plein la vue avec une espèce de dramaturgie pop surannée à la Murray Lightburn ; une claque toute canadienne avec arrangements de synthés et batterie eighties sur Wondering What Everyones Knows, une langueur époustouflante tout le long de Take It Home que des violons viennent couronner de leur splendeur. La comparaison avec un groupe bien plus pop s’arrêtera là, mais tout de même quelle surprise ... quel classe !
L’esprit folk-rock et psychédélique de l’ouest canadien n’est jamais bien loin. Mais histoire de ne pas se répéter ou de nous dévoiler une nouvelle face, Lightning Dust le bien nommé a, par surprise, fait entrer la lumière dans sa musique : façon stroboscope sur l’électrique I Knew, crépitante comme un brasier (The Times) où à la bougie (comme sur le précédent) le temps d’un Never Seen dont je ferais bien ma religion. Si on y ajoute une Antonia Jane belle à pleurer avec son piano véritable ou un Dreamer et ses violons pourfendeurs, le verdict est sans appel.
Faisons nos valises, basta, direction le Canada, car d’ouest en est les musiciens de ce pays ont à plusieurs reprises montré qu’ils avaient pris les années 2000 en main et en musique. Infinite Light de Lightning Dust est l’une des sept merveilles de l’année, rien de moins, qu’on se le dise.
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