Starboard Silent Side - Because Our Friendship Was Meant To Sail
A tribord toute ! On ne vous dévoilera que peu du premier album de Starboard Silent Side mais tant qu’à naviguer, le chenal qui vous mènera à notre chronique semble tout à fait recommandé. Et bon voyage à tous.
1. Alabaster
2. You Need Verses My Galak Sea
3. In A Den
4. Little Red Plastic Crab
5. 4 Letter Word
6. Runaway Clay
7. Wrong Folded Map
8. Light The Choir
9. Stalagmites
10. Dwayne
11. Reminiscence
Il en est ainsi : dans l’imaginaire collectif, on rapproche immanquablement certaines musiques à un lieu, et plus particulièrement ici celle de Starboard Silent Side à un bon vieux port, un bord de mer, un bar empli de gens qui ne se connaissaient pas avant, à proximité d’un fleuve ou même d’une rivière. La faute à ce groupe sans domicile fixe, de Paris à Stockholm, de Anvers au fin fond de l’Amérique, la faute à ce pigeon voyageur de Mij, tout à la fois chanteur et globe-trotter, la faute à ces violons gaéliques, aux quelques choeurs qu’on entonnerait bien par simple solidarité. Ne vous méprenez pas tout de même : point de chansons à boire, ni même la BO d’un film sur la capitale de la batellerie aka Conflans Sainte Honorine, non rien de tout ça. La carte postale qu’on a reçu il y a quelques mois, un packaging promo comme on n’en fait plus, recelait en fait une invitation au voyage particulièrement troublante.
Il est ma foi surprenant ce groupe, solidaire dans l’émotion à faire passer, appliquée à la moindre intonation. Elles sont vraiment bienvenues les 11 chansons de cet album où règnent le mal du pays, l’envie de fêter un retour à bon port tout comme le désir de remettre les voiles. Ah oui, mettre les voiles et avoir mal au coeur, voilà tout simplement ce qui pourrait bien vous arriver à l’écoute de cet album. Non, on ne cherche pas à vous mener en bateau, on vous recommande simplement de garder les pieds sur terre à l’écoute du Because Our Friendship Was Meant To Sail de Starboard Silent Side.
Car à l’instant même où Alabaster, premier morceau, premier single, premier coup de coeur pour ce groupe, vous tombera dans le creux de l’oreille, gare à ne pas vous retrouver par dessus bord : rarement on aura croisé (si, chez Spain) de titre capable de s’installer avec tant de calme et de justesse. J’aurais pu rester le bec cloué, ce que vous ferez probablement tout au long de ce morceau, mais je suis bien obligé de crier au monde entier que celui-ci frise la perfection : cette voix qui tord la mélancolie dans tous les sens, l’orchestration (n’hésitons plus) qui accompagne les humeurs changeantes du chant, n’en jetez plus, la coupe est pleine. Pour retrouver une telle finesse dans l’émotion, ailleurs, il faudrait pourquoi pas croiser le meilleur des Decemberists au premier Elvis Perkins.
Après cet impeccable Alabaster, excusez-nous mais on va être exigeant. Il arrivera donc au cours de cet album d’être un peu refroidi par certains relents de Louise Attaque/Waterboys (j’ai le violon difficile diront certains) qui mériteraient à être peaufinés. Mais le charme opère notamment sur Runaway Clay où l’acoustique rend à merveille, sur Wrong Folded Map où la subtilité éparse de quelques guitares électriques me rend complètement dingue. On citera aussi tout particulièrement Stalagmites et Dwayne, deux morceaux touchants qui font qu’on s’attache bien vite à ce groupe, et puis les folies chaloupées à la Light The Choir. Tiens d’ailleurs c’est étonnant comme le monde est petit puisque dans la vidéo présentée ci-dessous, on aperçoit l’ami (et vénérable) Stef Kamil Carlens (Zita Swoon), dont les dernières productions m’ont fait un effet quasi-similaire à l’album de Starboard Silent Side, à savoir un petit mal du pays qui s’installe avant que je ne m’émerveille devant la beauté du lieu.
Mais je suis embarrassé tout de même, certes pas un jour sans que l’album ne dévoile une nouvelle couleur, pas un jour sans que je ne guette l’une de ces intonations vocales ou musicales qui jalonnent et ravissent ce disque, mais je me demande toujours à qui conseiller celui-ci ? Comme une étrange impression que ceci n’est qu’un début, que le meilleur est à venir, que de révélation de la rentrée 2009 leur statut prendra rapidement une toute autre ampleur à la prochaine livraison. Jamais on ne croise l’ennui sur cet album, il me régale au quotidien et pourtant je rêve déjà à la suite qui viendrait confirmer tout le talent de Mij, Buni, Nico, Stouf et Thibault. A croire que je n’en ai pas eu assez ... ou que je suis déjà accroc.
Et voilà le premier rédacteur qui se fout à poil, comme toujours en décembre. Un petit goût amer cette année 2009, mais qui comme n’importe quelle autre se retrouve jalonnée de musiques faisant écho à mes sentiments. Une année difficile, des passions compliquées et de l’amour qui se résument en 13 disques sans peur du (...)
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