"La programmation et la billetterie sont en ligne", proclame depuis quelques semaines le site officiel du festival Jazz à Vienne.
Comme l’an dernier, une poignée de têtes d’affiche devraient monopoliser les regards au Théâtre Antique : tout d’abord, en point d’orgue jeudi 9 juillet, l’héritier du classic jazz Wynton Marsalis (notre photo), souvent raillé à tort pour son soi-disant "académisme réactionnaire" par des critiques sans doute hermétiques à l’ampleur et la subtilité de ses compositions et arrangements pour orchestre (ici c’est un big band, le Lincoln Center Jazz Orchestra, qui sera de la partie comme pour la reprise du Giant Steps de John Coltrane en vidéo ci-dessous - Wynton est en bas à droite, successivement au saxo et à la clarinette), son ancien poulain le trompettiste Roy Hargrove le 2 juillet pour une carte blanche qui verra se succéder le rappeur MC Solaar et la chanteuse italienne Roberta Gambarini, les trois bassistes Stanley Clarke, Marcus Miller et Victor Wooten - venus défendre les compos inégales et parfois un peu datées mais attachantes de leur album Thunder, revival d’exploitation 80’s paru en août dernier - le 5 pour un soirée de fusions funk/jazz en compagnie du guitariste new-yorkais Raul Midón, l’ex ministre Gilberto Gil le 3 pour une soirée brésilienne avec le Trio Esperança, tandis qu’une soirée africaine en ouverture le 27 juin verra se côtoyer la star Youssou N’Dour et le génial claviériste malien Cheick Tidiane Seck qui pour sa part rencontrera à cette occasion le pianiste vétéran Hank Jones.
Autre pianiste de renom, Martial Solal aura également sa carte blanche le 30 juin qui verra là encore la participation d’Hank Jones (90 ans au compteur !) mais également de l’Orchestre Symphonique de l’Opéra de Lyon, des soirées rendront hommage à Nina Simone (avec notamment Dianne Reeves et Angélique Kidjo le 8 juillet), Duke Ellington (sous l’angle étonnant du gospel et de la musique sacrée le 28 juin) et même à la prêtresse folk Joni Mitchell (la soirée pop du festival avec Yaël Naim et Seal le 6 juillet), et une Nuit du Blues le 4 juillet avec notamment Joe Louis Walker et Lucky Peterson précèdera une incursion de Barbara Hendricks dans ce même univers musical le 7 avec quelques-uns des standards revisités par la cantatrice sur son dernier album.
Mais le grand moment du festival cette année sera sans nul doute sa soirée de clôture le vendredi 10 juillet avec une Jazz Mix Night qui verra défiler - excusez du peu - l’impressionnant Anthony Joseph et son Spasm Band avec Othello Molineaux et Joseph Bowie en guests, Seun Kuti accompagné comme toujours de l’orchestre afro-beat de feu son père Fela, Egypt 80, et d’un invité exceptionnel en la personne du saxophoniste francophile Archie Shepp, le mythique vibraphoniste Roy Ayers, père de l’acid-jazz sacré "musicien le plus samplé du monde après James Brown", et son ami le pianiste jazz-funk Don Blackman (ex Funkadelic et Parliament), le Sun Ra Arkestra mené par le saxophoniste Marshall Allen pour une relecture des visions cosmiques de l’auteur d’ Atlantis, et pour terminer le quartette de notre pointure nationale Erik Truffaz qui conviera à nouveau Christophe au micro, deux ans après son passionnant Arkhangelsk.
Enfin, pour ceux qui aiment les chemins de traverse, n’oubliez pas de jeter un oeil aux programmations du Club de Minuit, de la Scène de Cybèle ou du JazzMix surtout avec la rencontre de Daedelus et du jazz band contemporain Kneebody le 9 juillet ou encore Jazzanova en live le 4, vous pourriez y faire de bien belles découvertes...