Cela fait pourtant un bon petit moment que cet album hante mes jours et mes nuits ; mais impossible de trouver une filiation, une émotion qui puissent être mises en évidence. Quand d’autres arrivent à ranger la musique par genre, pour ma part, et ici, je me contenterai de ranger ça dans la catégorie "classe américaine". Oui une nouvelle subdivision du genre indie, où se côtoieraient plus qu’évidemment Roommate, pourquoi pas Death Cab For Cutie, voire Earlimart. On pourrait même y convier les Bowerbirds, The Mountain Goats. Un dénominateur commun : la chemise de bûcheron parfois portée dans les grandes occasions. Oui, c’est aussi ça la classe américaine, une frange de musiciens qui se contrefoutent des modes, du showbiz, simplement attachée à une passion, à un songwriting de qualité.

La tête pensante de Sea Wolf se nomme Alex Brown Church, né dans l’état de Californie. Pas d’allure de rock-star, ni même de surfeur, non après des études de cinéma, et un groupe nommé Irving, Alex Church a monté son Sea Wolf de groupe et signé sur le label Dangerbird Records. Encore un exemple de classe américaine la maison Dangerbird, avec son logo en forme d’origami et le design d’écolier appliqué, parfaitement maitrisé sur son site web.

Voilà donc, l’union de ces forces nous conduisent à la première vidéo autour du titre Winter Windows. Petit budget ou pas, on imagine sans peine les heures de travail passées pour obtenir un résultat aussi étincelant. Un Winter Windows qui nous montre également comment un synthé peut nous faire oublier le vrai son de l’accordéon, sans perdre de sa saveur.

Et des titres de cet acabit, l’album en regorge. On peut les compter même, car en plus de Winter Windows, on peut citer Black Dirt, You’re A Wolf, The Cold, The Dark & The Silence, et Song For The Dead, le morceau de trop, celui qui me fait chavirer dans l’admiration pour ce groupe. Si vous avez bien compté, on se retrouve donc avec 5 titres, une moitié d’album déjà largement appréciée, tout juste la moyenne ?

Que nenni, l’autre versant de Sea Wolf est un peu plus calme, un peu plus appliqué encore. Neutral Ground qui clôt l’album ferait pourquoi pas penser à cet autre brillant élève : Stuart Murdoch. Que j’aime d’ailleurs à voir et revoir Belle & Sebastian en train de conquérir le coeur des américains avec le superbe I’m Waking Up To Us il y a déjà quelques années. Mais ne dérivons pas, dans la série plus calme proposée par Alex Church, on peut finalement dénombrer au total 3 titres que j’écoute avec grand plaisir.

Tout compte fait, Leaves In The River obtient donc un 8/10. De quoi me fâcher avec une bonne partie de la rédaction, de nos lecteurs aussi puisqu’on avait dit "pas de note sur indierockmag". Comment, vous ne vous étiez pas rendu compte que c’était l’école des fans ici ?