Psapp - The Camel’s Back
1. I Want That
2. Part Like Waves
3. The Camel’s Back
4. Fickle Ghost
5. The Monster Song
6. Somewhere There Is A Record Of Our Actions
7. Marshvat
8. Fix It
9. Mister Ant
10. Screws
11. Homicide
12. Parker
Sortie le : 3 novembre 2008
Un album intime sorti tout droit d’un coffre à jouets, c’est ce que nous propose Psapp, formation anglaise qui peine à se mettre en lumière et pourtant auteur d’une musique qui n’en manque pas. Agrémenté de cliquetis, de couinements et autres bric à brac sonores, The Camel’s back est une porte ouverte vers des contrées isolées de notre environnement quotidien. Une aventure pleine de fraîcheur et de poésie en guise de troisième essai pour ce duo emmené par la voix enjouée de Galia Durant et qui révèle ici une orientation plus pop que les précédents et tout aussi intéressants Tiger My Friend (2004) et The Only Thing I Ever Wanted (2006). Leur recette, ils l’ont toute trouvée, des mélodies empreintes d’une douce folie et bricolées sur des instruments trafiqués encore et encore. N’allez pourtant pas croire à un possible sentiment de répétition à l’écoute de ce dernier album, car non seulement l’expérimentation sonore de Carim Clasmann est renouvelée sur chacun des 11 titres, mais il n’en oublie pas également d’aller par moments tutoyer divers horizons. Car si le cœur de l’album est réellement marqué par cette pop inventive, on apprécie de trouver une ouverture en territoire funk avec I want that et surtout cette conclusion jazzy de l’excellent Parker. Un ensemble relativement équilibré, malgré une fin d’album au dessus du lot, et c’est finalement Part like waves au premier abord accrocheur avec sa rythmique digne d’un Sufjan Stevens qui se montre le plus dispensable. Un opus dont on redécouvre en partie les détails à chaque écoute et qui constitue un compagnon tout trouvé à l’approche de la fraîcheur hivernale.
On peut aussi entrevoir quelque chose de Stereolab (quel similitude frappante par moments entre le chant de Galia Durant et celui de Laetitia Sadier !) ou Broadcast (ces claviers analogiques un brin psyché) voire The Bird And The Bee (les mélodies vocales sur Part Like Waves ou Fickle Ghost notamment), dans le mélange de ferveur candide et de mélancolie faussement lounge qui caractérise cet album hors du temps et des modes, une légèreté d’apparence qui fait penser aux jeux feints par les enfants tristes pour éviter d’inquiéter leurs parents ou simplement pour qu’on les laisse tranquilles dans leur petit monde à eux.
Et quand cette mélancolie se défait des tournures mélodiques alambiquées, des arrangements colorés et autres bricolages ou bruitages un peu fou-fou pour percer au grand jour sur le refrain du superbe Somewhere There Is A Record Of Our Actions ou même se livrer à nu sur quelques accords de piano avec le bouleversant Screws, on sait que l’on ne s’inquiétera pas de trop pour Psapp, du moins pas de les voir épuiser les ressources d’un songwriting aussi subtil qu’élégant arrivé aujourd’hui à maturité, ou leur capacité à semer, sous l’enchantement, leur spleen troublant dans le coeur de l’auditeur.
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