Idaho + Le Loup - La Maroquinerie (Paris)

le 22/02/2008

Idaho + Le Loup - La Maroquinerie (Paris)

En arrivant à la Maroquinerie, j’entends des vocalises dans une pièce à côté, ce sont les membres de Le Loup qui se préparent. Je me mets à imaginer un concert où les chœurs prédomineront faisant la part belle au côté folk de leur premier album qui m’a agréablement impressionné en fin d’année dernière. Une fois sur scène, cela commence avec un solo de batterie assez virevoltant et inattendu. Le guitariste se met à sautiller sur place. Sur la suite, on comprend pourquoi, c’est l’électricité qui prend le dessus. Ce n’est donc pas ce à quoi je pouvais m’attendre les minutes précédentes. Avec trois guitaristes et un bassiste, il ne pouvait pas en être autrement. En tout, huit personnes (dont deux charmantes demoiselles) se partagent la scène. Autour du chanteur habité qui prend de temps en temps un banjo, les autres musiciens prennent plaisir avec des percussions diverses et d’autres instruments comme le tuba. Il y a bien le côté expérimental et déstructuré qui ressort de ce collectif de Washington mais au final les mélodies se révèlent simples et parfaitement construites. Sur scène, le projet se montre moins complexe qu’il en avait l’air sur album, mais tout aussi enthousiasmant. D’ailleurs, les envolées électriques à la limite du post-rock et les rythmiques endiablées (notamment sur We are God we are Wolves) emportent rapidement l’adhésion du public. Les compositions du groupe se dévoilent sous un autre jour, elles ont été retravaillées et se présentent plus énervées et forcément attrayantes. Bien entendu, il y a toujours ce côté psychédélique qui prend le dessus avec des chœurs que se croisent et se décalent comme sur le morceau final I had a Dream I died, excellent à l’image de ce remarquable concert confirmant ainsi le talent de cette formation.

C’est ensuite Idaho qui se présente sur scène. Il faut l’avouer, je suis là en tant que pur néophyte. Je ne connaissais le groupe californien que de réputation. Il faut dire que le groupe connaît un certain succès d’estime depuis plus d’une dizaine d’années mais qu’il est toujours resté assez confidentiel. Le combo a donc l’occasion de me convertir en cette soirée. Jeff Martin le charismatique leader du groupe attire les regards et démarre pied au plancher avec une guitare électrique au son puissant. L’atmosphère est déjà pesante à l’écoute de cette basse au rythme lourd et cette batterie hypnotique. Je suis surpris par ce déferlement de décibels mais c’est surtout le chant qui retient mon attention (et apparemment celle des autres spectateurs). Quand le chanteur se met au clavier, les chansons deviennent tout de suite lumineuses malgré la mélancolie ambiante. On peut apprécier à leur juste mesure les compositions du groupe, qui deviennent plus humaines et touchantes quand l’électricité se met en retrait. Dans ces moments-là, il se dégage ce petit quelque chose de magique qui retient le temps et qui donne envie de s’échapper et de fermer les yeux. Entre les morceaux, le trio se montre détendu et plaisante régulièrement. Il se peut que le succès vienne de la réédition récente de The Forbidden EP (1997) et Alas (1998) considérés comme le virage important de groupe. Après deux rappels, le groupe peut sortir satisfait de cette soirée. Et les spectateurs peuvent également sortir la nuit tombée avec ce même sentiment …


( darko )

 


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