Inauguré il y a 4 ans, on avait loupé le nouveau projet ambient de l’excellent Robot Koch, qui culminait l’an passé sur la symphonie éthérée du même nom, Foam and Sand, à laquelle il ne manquait que quelques élans lyriques dont on sait tout à fait capable le musicien électro californien cousin d’Apparat ou Kiasmos, pour vraiment emporter le morceau. Qu’allait-il en être de ces relectures commandées à des pourvoyeurs de soundscapes triés sur le volet, et concentrées sur seulement deux des morceaux, Circle 28 et Circle 30 (depuis le début de l’aventure, il n’est en effet question que de cercles, au minimalisme hypnotique et néanmoins subtilement enluminés de toutes sortes d’arrangements vaporeux), pas du tout nos préférés du disque faut-il l’avouer ?

Eh bien à vrai dire la continuité est totale avec ce Reworks, au point que même Matthewdavid, ex pensionnaire de Brainfeeder dont on pouvait légitimement attendre quelques beats, y donne également dans l’ambient pure et douce à coups de vagues de distos oniriques dans la lignée de ses travaux récents. Idem pour Kaitlyn Aurelia Smith, qui s’empare du même morceau magnifié par les choeurs enchantés d’une certaine Priscilla Ahn et joue du pitch sans pour autant en malmener l’atmosphère cotonneuse, le patron de 12k Taylor Deupree étant néanmoins celui qui tire le mieux son épingle du jeu sur ce titre grâce à son sens de la texture organique.

Côté Circle 30, les envolées violoneuses sur fond de pulsations deep de Tom Ashbrook font leur petit effet, tandis que Keith Kenniff ici en tant qu’Helios vise et atteint la stratosphère comme à l’accoutumée mais avec le minimum syndical de lyrisme. Quant à Ben Lukas Boysen, on attendait davantage de sa participation que ces 5 minutes de spleen minimaliste et cosmique de bon aloi mais sans génie. Il n’empêche que la force de ce Reworks vient de son ensemble étonnamment cohérent, une vraie sortie ambient de qualité et en bonne et due forme qui ne démérite pas face à l’album dont elle est inspirée, à défaut de totalement faire honneur à l’auteur de The Other Side et surtout The Next Billion Years qui ne fut rien de moins que l’un de nos plus gros espoirs électroniques la décennie passée.