Skee Mask - Resort

1. Hedwig Transformation Group
2. Nostaglitch
3. Reminiscrmx
4. Element
5. Waldmeister
6. Daytime Gamer
7. Schneiders Paradox
8. BB Care
9. Terminal Z
10. Hölzl Was A Dancer
11. 7AM At The Rodeo
12. Vitamin 313

2024 - Ilian Tape

Sortie le : 13 juin 2024

Talent et limites d’un petit génie de l’electronica d’outre-Rhin

En à peine 10 ans mais pas moins de 7 longs-formats (sans compter les sorties de son alter-ego SCNTST) dont le petit chef-d’oeuvre Compro de 2018, l’Allemand Bryan Müller aka Skee Mask s’est imposé comme l’un des musiciens électroniques les plus respectés de ses pairs, ce qui peut s’expliquer par cette propension à allier une richesse d’inspiration brassant sans exception tous les courants du genre, une maturité technique impressionnante et de grandes qualités à la fois atmosphériques et mélodiques.

Un musicien passionnant vous l’aurez compris, mais dont les points forts sont aussi, rapidement, devenus les limites, dès le gargantuesque Pool en 2021 puis au gré des volets de sa trilogie de fonds de tiroirs sobrement intitulés A, B et C  : à trop vouloir tout aborder, tout englober et passer sans cesse du coq à l’âne, la musique de Skee Mask a ainsi perdu en cohérence tout en flirtant avec un trop-plein parfois à la limite du fatigant. Toujours fidèle au label munichois Ilian Tape, on le retrouvait ainsi il y a quelques semaines avec un Resort de plus d’une heure, peu ou ou proue la même durée que Compro certes, et 40 minutes de moins que le presque indigeste Pool mais suffisamment démesuré pour nous gratifier de deux ou trois morceaux superflus, aux rythmiques trop en avant (le breakbeat acid de Schneiders Paradox) ou malmenant maladroitement l’atmosphère d’ensemble (Hölzl Was A Dancer et sa dance anachronique).

Dommage, car pour le reste, et bien que la fin du disque s’avère légèrement en-deçà de ses deux premiers tiers, c’est encore une belle réussite, par moments très ambient et onirique (Hedwig Transformation Group et Nostaglitch, début d’album assez idéal refusant tout racolage esthétique, puis plus loin Terminal Z et ses chants de baleines synthétiques), ou à d’autres plus IDM (Element, Daytime Gamer, ou le cristallin Reminiscrmx aux basses discrètes mais irrésistibles), ambient-techno (le brumeux Waldmeister) voire drum’n’bass aux entournures (BB Care), une gourmandise qui à l’exception d’Hölzl Was A Dancer donc ne verse jamais dans la démonstration ou l’exercice de style mais ambitionne avant tout de nous happer dans sa bulle nostalgique sans être passéiste, reprenant les choses là où un Beaumont Hannant par exemple les avait laissées dans les années 90.

Toujours très conseillé aux amateurs en somme, même s’il faudra que l’Allemand parvienne à nouveau à se canaliser pour espérer égaler la perfection de Compro.


( RabbitInYourHeadlights )


Disques - 16.06.2024 par RabbitInYourHeadlights
 


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