30 impacts pour 2018 (1/2)

En 2018, un premier semestre d’itinérance m’aura éloigné de l’actualité musicale. C’est le jeu. De très bons disques ont probablement, plus que de raison, échappé à ma vigilance. Il est plus difficile de sortir des sentiers battus sur le plan musical lorsque l’on dispose de moins de temps pour s’adonner à cet exercice.

Le bilan ci-dessous, plus concis et effectué avec un poil moins de passion qu’à l’accoutumée, se concentre donc essentiellement sur des valeurs sûres qui pour certaines m’ont accompagné lors de balades australiennes, siestes dans des métropoles asiatiques étouffantes et attentes dans les aéroports ponctuant ce périple. Autant dire que quelque chose d’intime me lie désormais à ces disques dont ne font pourtant pas partie les trois premiers, sortis durant le second semestre de l’année écoulée.

EPs :

5. Féroces Joséphine

Avec l’EP Joséphine, les Français de Féroces ne perdent pas la main et leurs élans post-rock électriques soutiennent admirablement les extraits de films souvent associés au courant de la Nouvelle Vague.


4. Aphex Twin Collapse

On ne l’attendait plus réellement à ce niveau après un Syro décevant mais, si Richard D. James ne renverse pas la table avec Collapse, il parvient toutefois à surprendre de nouveau avec des trames narratives angulaires et alambiquées.


3. Aphant Stars In The Sand

A chaque sortie, l’ex-Beajn s’éloigne un petit peu plus de l’onirisme ambient de Naeco pour assumer quelques tourments qui prennent la forme de contemplations plus sombres et abstraites. Reste à savoir si Stars In The Sand en est l’aboutissement ou s’il ira encore plus loin à l’occasion de sorties futures.


2. Mind The Beatz Pad Thaï

Lorsque Raphaël Zoën enfile le masque de Mind The Beatz, c’est pour partager un abstract hip-hop tribal qui n’a jamais été aussi abouti qu’à l’occasion de ce Pad Thaï envoûtant.


1. Mazzy Star Still

Muets depuis 2013 et le come-back Seasons Of You Day, Mazzy Star a remis le bleu de chauffe en assurant une tournée internationale dont les trois dates à l’Opera House de Sydney constituèrent sans doute le point d’orgue. Mais les trois inédits et la reprise de So Tonight That I Might See constituent autant de classiques immédiats, prolongeant les rêveries féérico-mélancoliques que David Roback et Hope Sandoval n’ont jamais cessé de composer.

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LPs :

25. The Good, The Bad & The Queen Merrie Land

Ces dernières années, Damon Albarn a alterné le profondément génial en solo et l’horriblement indigeste avec Gorillaz en passant par le très bon à l’occasion du retour de Blur. C’est à l’aune de ce dernier disque qu’il conviendra d’évaluer Merrie Land, jamais en mesure d’égaler la profondeur des mélodies sur le fil dEveryday Robots mais suffisamment inspiré et audacieux - sans jamais frapper à la porte du mauvais goût - pour offrir un digne successeur au premier disque homonyme du projet The Good, The Bad & The Queen.


24. Sarah Blasko Depth of Field

Moins orchestral et plus synthétique que par le passé, l’univers de Sarah Blasko est néanmoins toujours aussi mélodique et l’Australienne tisse un cocon empreint à la fois de séduction, de doutes et d’ivresse, à la manière de ce que Goldfrapp peut parfois se permettre.


23. Le Réveil Des Tropiques Big Bang

Sur Big Bang, les boucles psycho-électriques proposées par le combo français constituent des salves hallucinatoires et expérimentales qui réussissent la performance d’être encore plus impressionnantes que sur le très prometteur album homonyme du groupe.

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22. Skee Mask Compro

Le Bavarois Skee Mask réalise un disque alternant ambient, breakbeat et abstract hip-hop sans jamais sacrifier une dimension onirique et vaporeuse incitant à la contemplation intérieure.


21. MGMT Little Dark Age

Dix ans après un Oracular Spectacular foisonnant de tubes, MGMT a digéré l’échec d’un album homonyme poussif et revient vers des sonorités plus proches de ce qui reste son meilleur album en tant que tel, à savoir Congratulations. Et bien que les critiques voient planer l’ombre de Robert Smith sur ce dernier disque, il convient surtout d’y voir une paresse journalistique s’arrêtant à l’apparence gothique désormais affichée par un duo toujours impeccable lorsqu’il s’agit de proposer un psychédélisme dark.


20. Norset.D Oxymore

Avec Oxymore, Norset.D propose un disque labyrnthique où ambient abstraite et post-big beat coexistent aussi bien dans l’alternance que dans la superposition.

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19. Nseven Overcast

Sept ans après un Longing faisant figure de référence au sein de la scène russe, Nseven convoque à nouveau une IDM astrale et rêveuse ayant autant à voir avec Carbon Based Lifeforms que Boards of Canada.

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18. Anguish – s/t

S’il était peu probable que l’association des deux tiers de Dälek avec Hans Joachim Irmler de Faust et les principaux membres de Fire ! et Fire ! Orchestra s’avère décevante, il n’était cependant pas acquis que la mayonnaise prendrait à ce point. Anguish est un disque inclassable assurant et assumant, de manière tout à fait digeste, les grands écarts entre hip-hop expérimental, free jazz et krautrock.


17. Marissa Nadler For My Crimes

Comme à l’accoutumée, le plaisir de découvrir les nouveaux travaux de l’Américaine est intact. Avec For My Crimes, celle-ci explore l’impact de la distance sur une relation amoureuse. Une thématique lui permet d’exprimer une sensualité mélodieuse dont sa folk alternative n’a jamais été dépourvue.


16. Mark Pritchard The Four Worlds

Egalement connu sous l’alias Hrmonic 313 ou pour ses récentes collaborations avec Thom Yorke, Mark Pritchard est surtout le seul artiste profondément emballant signé par Warp au cours de la dernière décennie. Il en donne une preuve supplémentaire avec The Four Worlds, oeuvre proposant une plongée en apnée dans un univers ambient et synthétique envoûtant.

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