Sixième album déjà mais nouveau départ pour The Third Sound, entité berlinoise menée par Hakon Adalsteinsson (The Brian Jonestown Massacre, Singapore Sling ou Golden Hours), toujours flanqué de Robin Hughes mais tous deux rejoints aujourd’hui par Frankie Broek et Wim Janssens (de Golden Hours lui aussi). Il n’est donc pas étonnant de retrouver les grandes lignes directrices patiemment déployées jusqu’ici - celles d’un psychédélisme sombre chargé d’orgues et de réverbération soutenu par la voix profonde d’Adalsteinsson - associées à quelques éléments inédits.
À commencer par cette aération nouvelle qui désengonce les ossatures, laissant les guitares carillonner élégamment et la voix résonner dans toute sa torpeur et son accablement. Ensuite, un surplus de mélodies en clair-obscur qui donne souvent l’impression que l’album a été enregistré au crépuscule, juste avant que le soleil ne rejoigne le sol.

Tout ça apporte un regain de mélancolie à The Third Sound qui délivre ici quelques morceaux de toute beauté : On Returning, Don’t Look Back ou Another Time, Another Place, tout à la fois volontaires et exténués, s’inscrivent sans peine dans l’encéphale. Tout autour, on retrouve bien sûr des choses plus habituelles (See You On The Other Side, Veiled ou Shooting Star) mais la tonalité générale est à l’errance et à l’absence de repères.
Pas étonnant quand on sait que les morceaux ont majoritairement été conçus sur la route entre deux tournées d’Adalsteinsson avec le Brian Jonestown Massacre ou Golden Hours. On les entend bien, la solitude, la routine et l’égarement dans Most Perfect Solitude et on passe un très chouette moment avec le disque.

Le tout de s’achever sur le très désossé Departure et on ne saurait mieux dire tant il en résume parfaitement la teneur.