Defrag - Lost Skies EP
1. moth
2. to the flame
3. melody 4
4. fill the lung
5. stop the heart
6. rankin decay
7. i’ve arrived
8. they’re not angels
Sortie le : 10 avril 2024
Toujours l’un des derniers bastions d’une IDM de qualité où le sound design chiadé et la démonstration "technique" ne prennent jamais le pas sur l’atmosphère et les qualités viscérales, le sous-label d’Ant-Zen, Hymen Records, fait déjà un beau début d’année 2024 avec notamment la suite de la QUADRILOGY de Frank Riggio dont on vous reparle bientôt. Et justement, c’est le Français qui comme souvent est au mastering de Lost Skies, de quoi effectuer une transition en douceur vers l’EP qui nous occupe ici.
Dans la foulée de son cinquième long-format Lost Worlds publié en novembre dernier, Jeff Dodson aka Defrag nous en livre enfin le troisième volet étendu, l’album compilant une partie des titres de chacun des EPs Lost Lands (2015), Lost Seas (sorti en tout début d’année) et enfin ce Lost Skies, composé de 8 titres dont 6 déjà présents sur le LP.
Il ne reste donc d’inédits, pour qui a suivi de près le parcours récent de l’Américain aux presque 25 ans de carrière dans l’IDM défragmentée, que moth et stop the heart mais qu’importe, la réussite de l’EP résidant dans la progression d’ensemble qui s’avère ici particulièrement cohérente et immersive. Après ses motifs mélodiques cristallins aux arrangements presque orchestraux, moth se révèle ainsi être une ouverture idéale, introduisant une rythmique déjà massive mais plus minimaliste que sur le quasi breakcore melody 4 au malaise acid Aphex Twin-esque, to the flame transitionnant en douceur avec sa techno insidieuse et délicatement déstructurée.
Alternant contemplation et épilepsie, fill the lung nous amène ensuite à stop the heart, parfait d’anxiété downtempo avec ses beats bitcrushés aux polyrythmies menaçantes rehaussées de synthés crépusculaires, l’EP déroulant finalement avec trois morceaux déjà connus un crescendo de densité, tantôt dynamique et plombé (rankin decay et ses beats déréglés de machinerie triste) ou plus ambient et irradié (i’ve arrived), avec la même conclusion que sur l’album, ce they’re not angels aux pianotages désolés sur fond de basses fréquences caverneuses dont les textures sonores semblent peu à peu se décomposer jusqu’au néant. Grand !
24 EPs commentés et mis en avant mais un total de 50 mentionnés et classés (dont une trentaine déjà chroniqués dans l’année), il n’en fallait pas moins pour rendre justice au format court, qui décidément ne reçoit pas assez d’amour de la part de nos confrères.
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