Top albums - novembre/décembre 2021 + janvier 2022
Adeptes depuis 2005 du masque à gaz iconique, on vous fait exceptionnellement la version scaphandrier pour ne pas en remettre une couche malgré nous en cette triste conjonction de guerre et de pandémie. Il vous faudra de toute façon une bonne dose d’oxygène en bouteille pour explorer les grands fonds de cette sélection étendue à pas moins de 16 disques, bilan mensuel devenu trimestriel pour un récap en retard de nos coups de coeur sortis entre début novembre et fin janvier. Rendez-vous probablement début avril pour le prochain classement, notre agenda est là en attendant pour ne rien manquer, entre deux chroniques raréfiées, de ces diverses franges de l’actualité musicale qui nous passionnent.
Nos albums du trimestre
1. William Ryan Fritch - Built Upon a Fearful Void
"1h38 de bonheur instrumental qui aurait pu ne jamais voir le jour : 8 ans après les premiers enregistrements, ce double album de William Ryan Fritch revient de loin. D’abord couché sur des bandes analogiques détruites par une fuite d’eau, Built Upon a Fearful Void fut réenregistré puis perdu à nouveau à cause d’un disque dur corrompu sur lequel étaient stockés les mixes de l’album. Ce n’est finalement qu’en 2021 que le multi-instrumentiste se décida à rejouer intégralement le disque en s’inspirant des vieilles cassettes abîmées de la première version. Un album qui évoque les sombres territoires précédemment explorés par le Californien sous le pseudonyme Vieio Abiungo avec ces cordes élégiaques au lyrisme clair-obscur et ces percussions rampantes et organiques aux accents tribaux, dans la continuité du superbe At Once, There Was No Horizon de l’année précédente mais aussi du sommet The Dregs (2019) de par ses mélodies de viole et de banjo également inspirées par l’Amérique des pionniers... et si le format peut sembler de prime abord moins immersif, avec 21 morceaux relativement "courts" au lieu des 6 longues pistes du premier cité par exemple, le ressenti est au contraire des plus magnétiques grâce à l’alternance régulière de méditations sombres et lancinantes, de requiems affligés et d’élans capiteux au romantisme (dans le sens originel du terme) plus marqué dans sa première moitié, tandis que la deuxième partie de disque nous appelle à l’abandon au gré de son ambient orchestrale presque mythologique faite de chœurs liturgiques, de cordes traînantes et de textures érodées par le temps, qui en arrive sur quelques titres, l’orgue aidant, à flirter avec l’univers d’un Max Richter. Un chef-d’œuvre de plus pour l’ancien violoniste de Skyrider."
(Rabbit)
2. Dolphins of Venice - Mutuals
La découverte de ce début d’année nous vient de l’excellent label expérimental bulgare Mahorka et n’en sera probablement une qu’à moitié pour qui connaît un peu Tim Koch, aventurier électro australien aux multiples alias et à l’univers fragmenté, ici associé à l’Américain Adrien Capozzi, des musiciens qui approchent mine de rien le demi-siècle de carrière à eux deux. Abstract-hip-hop élastique, downtempo onirique, glitch mélodique, sampling psyché, bande originale imaginaire, électro/ambient impressionniste à la Funki Porcini (qui a justement sorti lui aussi un nouvel album en janvier, peut-être un peu trop easy listening pour se mesurer à ses illustres prédécesseurs mais néanmoins fortement conseillé), IDM tribale, jazz synthétique, trip-hop extra-terrestre... difficile de caractériser en quelques mots cet irréductible second opus du duo, captivante réussite à la fois cinématographique et mentale qui cultive le contrepied rythmique avec un sens du groove jamais démenti en dépit de ses constantes et complexes mutations organiques, et use du sample non seulement comme d’un matériau de construction malléable à l’envi mais aussi et surtout comme d’un vecteur des paradoxes du subconscient, télescopant humeurs et sensations en un maelstrom métamorphe aux allures de montagnes russes.
(Rabbit)
3. Aesop Rock x Blockhead - Garbology
Après avoir régulièrement collaboré sur leurs albums respectifs, Aesop Rock et Blockhead produisent enfin leur premier album en commun. Le très prolifique beatmaker et l’incontournable MC, désœuvrés dans un monde déliquescent, se sont lancés dans ce projet, sans trop savoir où ça allait, fabriquant un morceau par-ci par-là, pour finalement réunir une collection conséquente de titres autour d’un thème opportunément choisi : les poubelles. On retrouve dans ce florilège de rebus le flow intarissable de Bavitz, sa voix nasillarde posée avec soin, ses textes ciselés. Pour l’accompagner, on retrouve l’ambiance rétro-futuriste des instrus de Blockhead. Des percus rebondissantes, des basses synthétiques, des synthés vintage... l’orfèvrerie de l’écriture d’Aesop Rock contraste avec l’intemporelle tranquillité des beats de Blockhead. Cerise sur les déchets, au détour d’un All Day Breakfast tout en décontraction, passe le camarade Homeboy Sandman, incarnation du summum de la coolitude. Du rap indé intergalactique, tout en finesse et sans prétention. Un bon cru.
(Le Crapaud)
4. Aries Death Cult - GAEA
"Ils avaient déjà envoyé du lourd en milieu d’année avec The Lunarians mais Aries Death Cult, duo composé d’Eddie Palmer de Cloudwarmer et de Konejo, a composé l’un des chefs-d’oeuvre de l’année écoulée avec GAEA. Plus encore que son prédécesseur, ce disque mêle habilement les univers des deux artistes, là où le premier portait peut-être un peu plus le sceau de l’Américain. Trip-hop onirique basé sur des samples mélancoliques savamment déformés, ou plutôt transformés voire métamorphosés, et des beats délicieux, GAEA admet également de nombreux samples vocaux et ne laisse, au cours de cette hypnotique bande originale imaginaire, que peu d’espaces de respiration sans jamais apparaître surchargé. Tout est cisaillé et manipulé avec précision, les basses, discrètes mais essentielles, augmentent une tension permanente, si bien qu’après plus d’une heure d’écoute - qui compose encore d’aussi longs albums sans céder à l’écueil du remplissage ? - il faudra se retenir pour ne pas le réécouter, encore et encore. Fabuleux."
(Elnorton)
5. Irreversible Entanglements - Open The Gates
"Un peu déçu du dernier Moor Mother et de ses accents contemporary r’n’b à la mode du moment, parfois joliment organiques mais pas toujours très inspirés - il faut dire que ce Black Encyclopedia of the Air passait après deux chefs-d’oeuvres absolus de hip-hop tout aussi philosophe et métamorphe mais autrement plus vénéneux et habité, cf. ici et là -, je me suis rabattu avec bonheur sur le troisième opus de son quintette free jazz Irreversible Entanglements, le plus consistant et fiévreux jusqu’ici avec ses mugissements de cuivres tantôt anxieux ou paniqués dont les dissonances convergentes évoquent rien de moins qu’Ornette Coleman, sa contrebasse au groove rampant et ses fûts en roue libre que surplombe le spoken word halluciné de l’Américaine, également derrière ces synthés dont les incursions ébauchent sur Keys to Creation ou The Port Remembers des atmosphères à l’étrangeté presque lynchienne."
(Rabbit)
6. Pjusk - Salt og Vind
Après presque 8 années seulement émaillées d’EPs aux accents dub techno ou électro dominés par les remixes et autres collaborations avec des artistes amis (à l’instar de Sakne Verda dont on parlait ici), les Norvégiens de Pjusk sont enfin de retour sur album, enfin plutôt au singulier puisque si Rune Sagevik est toujours de la partie le temps de l’irisé et craquelant Jeg fryser litt, c’est désormais son compère Jostein Dahl Gjelsvik qui se retrouve quasi seul aux manettes. Heureusement, le génial équilibre entre soundscapes délicats de fonte des glaces, electronica aux rêves scintillants et claustrophobie dark ambient est toujours là, et avec l’appui d’Olga Wojciechowska aka Strië (aux discrètes harmonies vocales et autres souffles susurrés sur le syncopé Ordene som blåste bort) ou encore Porya Hatami (pour le ballet de drones mystiques du caverneux Febertanker), le Scandinave livre l’une des plus belles réalisations du projet, digne héritier notamment du fabuleux Tele qui s’ouvre à des rythmiques plus marquées sous l’influence des expériences récentes du musicien, qu’elles soient faites de bric et de broc, mêlant batterie, idiophones et field recordings percussifs (Uro) ou plus deep et synthétiques (Alt ble så uklart).
(Rabbit)
7. Dead Neanderthals & Aaron Turner - Corporeal Flux
Les Dead Neanderthals sont deux athlètes accomplis : aussi à l’aise dans le 100 mètres destructeur que dans la course de fond, ils touchent à tout, excellent dans le grind-jazz furibard, le drone lancinant, la freeture débordante, le doom poisseux et j’en passe. Après un Rat Licker d’anthologie, ils changent encore de braquet et s’associent à Aaron B. Turner le temps des vingt-cinq minutes de Corporeal Flux. Au menu : du sludge mêlé de boucles électroniques fortement psychédéliques et de bruits statiques franchement hargneux qui monte lentement en puissance. Les Dead Neanderthals s’occupent du parterre ténu et hypnotique que Turner vient lentement vriller via son solo de guitare suraigu et strident qui explose les tympans et ses borborygmes sourds. Le doux clapotis atmosphérique et Morriconien se transforme en une immense lame de fond qui emporte tout, y compris le temps puisque les minutes finissent par se compter en secondes. Tout ça n’aurait pu être qu’une bouillie informe et c’est tout le contraire qui se produit, mettant un peu plus en exergue tout le talent des participants.
Du grand art.
(leoluce)
8. Che Noir - Food For Thought
Seulement 6 ans depuis Poetic Thoughts, sa première mixtape autoproduite, et pourtant le nom de Che Noir (from Buffalo, New York, à deux pas de la frontière canadienne et des célèbres chuttes) résonne déjà, à compter sur la quantité et la qualité de ses collaborations (38 Spesh, Apollo Brown en haut du tableau) comme un incontournable de la scène Hip-Hop américaine, section Boom Bap revisité.
En 12 titres de ce Food For Thought, la rappeuse nous laisse un certain nombre de grains à moudre et pas mal de pain sur la planche. Mais pas question ici de parler bouffe... plutôt de matière à penser (comme précisé en introduction du menu avec Eat for Live) et rien de moins que de quoi nourrir notre appétit de bon son.
Après un brulôt egotrip un brin spirituel (entamé par un sample du fameux "Here comes the pain !" issu de l’immense "Carlito’s Way" de De Palma), elle sert les morceaux de vie comme autant de saveurs : entremets de flows mixtes, coulis de groove (Gold Cutlery en compagnie de l’excellent Rome Streetz...) ou beats bien lourds (Eat or Starve et sa boucle de guitare électrique... un Ladies Brunch vitaminé ou encore Brains for Dinner et son côté rentre-dedans).
Jamais trop vénère mais toujours efficace et tranchante, cette galette, bien que trop courte ne donne envie que d’une suite, pour le digestif.
(Riton)
9. Anteraks - Les Yeux Grands Ouverts
On avait découvert Anteraks, association du Bordelais Arnaud Chatelard (Stalsk, Innocent But Guilty) et du Roumain Uburgründ via l’album The Harbour of Thoughts sorti l’an dernier chez Mahorka (encore eux) et chroniqué ici. Aux hallucinations post-industrielles hypnotiques et percussives de ce petit bijou aux longues progressions d’un quart d’heure répond sur ce successeur publié par le Français sur son propre label Foolish Records un béhémoth toujours aussi strident et sursaturé mais aux accents plus doom. Un doom digital paradoxalement éthéré, à l’aura mythologique et futuriste, encore plus enveloppant et imposant dans ses textures faites de synthés cinématographiques, de drones lancinants, de bruit blanc et et de lacérations électroniques, et dont les 7 morceaux font preuve d’un impressionnant sens du climax, pour laisser éclater toute l’anxiété malaisante et désespérée qui en sous-tend les radiations abrasives sur le final L’école de la nuit, assurément l’un des plus beaux instrumentaux de ce début d’année.
(Rabbit)
10. Grosso Gadgetto - World Ruled By Big Pigs
"Avec ses instrus à la croisée de l’électro-indus et d’un hip-hop abrasif et ténébreux, World Ruled By Big Pigs est peut-être la plus typique des sorties du Villeurbannais ces derniers mois, charge virulente contre les profiteurs sans scrupule de ce monde dont la noirceur n’a d’égale que l’intensité oppressante, y compris lorsque les beats laissent place aux tournoiements des radiations d’antimatière (le dark ambient minimaliste d’Under the Bombs) ou lorsque s’invite le spoken word à la fois carnassier et presque décontracté d’un certain Gremlins (The Voice). On pense au Little Johnny de Company Flow (l’abstract Bastard et ses scratches virevoltants sur fond de motifs synthétiques malaisants), à Scorn et à ses atmosphères à couper au couteau (Gas For People), au noise rap de Techno Animal (Conspiracy Theory), aux textures papier-de-verre de Dälek (le lancinant Advanced Homicide) ou même ponctuellement au metal indus de Godflesh (The Prey), autant de références qui devraient s’avérer écrasantes et pourtant il n’en rien, tant Christian Gonzalez est devenu maître absolu de ce sillon sans concession qu’il creuse lui-même depuis plus de 15 ans."
(Rabbit)
11. Jam Baxter - Fetch The Poison
Avec ses beats profonds et ses instrus électroniques baroques et inquiétants signés Sumgii, Obscure Liqueurs avait (re)mis la barre très haut l’an passé pour le rappeur anglais. S’il est une fois encore très bien produit, quelque part entre trap classieuse et minimaliste et boom bap ténébreux aux accents synthétiques (essentiellement par un certain Forest DLG, Doctor Zygote des anciens compères de High Focus Records Strange U se chargeant quant à lui des deux interludes presque ambient Mama Cuishe et I Belong Elsewhere), Fetch The Poison est peut-être légèrement plus classique sans être routinier pour autant, un poil moins inspiré mais tout de même très réussi, un autre très bel écrin enfumé en somme pour le flow désabusé de Jam Baxter qui culmine sur le rétrofuturisme des excellents Ulidhani Minajali Manze et - surtout - All Sprawled Out In The City, peut-être les titres les plus réminiscents de l’univers du label High Focus pour celui qui semble désormais exilé pour de bon du côté de l’écurie Blah Records de Lee Scott.
(Rabbit)
12. Benoît Pioulard - Bloodless
"Des morceaux pour se réconcilier avec notre nouvelle réalité : voilà comment Thomas Meluch aka Benoît Pioulard décrit cette nouvelle livraison, enregistrée durant une période de confinement - car on l’oublie souvent mais les Américains aussi y sont passés. Même soi-disant exsangue à en croire son titre, Bloodless procure ainsi une chaleur timide mais durable sous ses nappes d’échos et d’harmonies ambient lointaines ou crépitantes, abstractions de l’intime aux textures craquelantes d’enregistreur cassette façon Bibio ou Boards of Canada qui semblent vouloir embrasser notre fragilité psychologique pour en recoller les morceaux, comme le kintsugi japonais répare avec de l’or la porcelaine cassée : avec une infinie patience, une profonde humilité et un état d’esprit à rebours de la superficialité de l’époque, celui-là même qui permet à l’auteur de Sonnet de composer de telles pièces hors du temps en y mêlant inextricablement guitares à effets, instruments acoustiques, synthétiseurs analogiques, voix et field recordings en un flot majestueux et ininterrompu de douceur paradoxalement abrasive et organique."
(Rabbit)
Notre meilleur EP du trimestre
Water Music - Memories of Western Civilisation
Après 15 ans d’éternel retour de la folk fleurie, hippie et jolie jusqu’à la nausée du côté des hipsters et autres bobos qui font la pluie et le beau temps des tendances indie, celle de l’Australien Mathew James Barker est d’autant plus précieuse, pour son épure évoquant le désert australien comme pour son intensité à fleur de peau aux harmonies troublantes et aux saillies électriques saturées qui lui ont déjà valu dans nos pages au fil des années des comparaisons avec feu Mark Linkous ou Calexico, auxquelles on pourrait très bien ajouter le Leonard Cohen de la fin des 60s et notamment de Songs of Love and Hate pour cette solennité aux accents funèbres. Cette fois, c’est sur le spleen rugueux et onirique à la fois du merveilleux Meridian que culmine l’EP et c’est à Sparklehorse (voire pourquoi pas à la facette la plus acoustique et épurée de Grandaddy) que l’on revient pour cette fragilité du chant et cette mélodie désarmante qui enlumine par petites touches sa neurasthénie inhérente.
(Rabbit)
Les bonus des membres de l’équipe
Le choix de Rabbit : Ekca Liena - Skyward Vernacular
"Passant après deux immenses chefs-d’oeuvre (Gravity and Grace en 2018 et surtout Half Death avec Richard A Ingram l’année suivante), Skyward Vernacular ne démérite en rien, oscillant entre onirisme ambient (Skyward), requiems stellaires (Night Art), drone cosmogonique aux réminiscences krautrock (World Pivot), élégies célestes (Look Your Last) et mysticisme fantasmatique à la Plurals (Always Returns), trio emmené par Daniel WJ Mackenzie qui se cache derrière ce pseudo d’Ekca Liena, le tout avec un sens toujours aussi aigu de la narration instrumentale. Un nouveau sommet aux composition bigger than life qui culmine notamment sur l’imposant Through Decades et les presque 17 minutes d’un morceau-titre impressionniste et majestueux qui s’élève doucement vers les astres."
Le choix de leoluce : Mutterleïn - Bring Down The Flags
"Je ne suis pas voyeur et Marion Leclercq encore moins exhibitionniste. Simplement, en scrutant ce qu’encercle son épiderme, j’ai l’impression de scruter également ce que renferme le mien. C’est qu’il n’y a aucune volonté de travestir quoi que ce soit, pas de mise à distance, pas de théorisation : ce que l’on entend, c’est ce qui se cache au plus profond de la boîte noire. La sienne, la mienne, la vôtre aussi. Pas de déformations, pas de filtres, Mütterlein est purement inchoatif et sa musique se situe au tout début, au moment et à l’endroit où tout se forme et c’est obligatoirement saisissant.
Instinctif, Bring Down The Flags est un poil plus direct qu’Orphans Of The Black Sun : les nappes sont encore plus sombres, les moments extrêmes, encore plus jusqu’au-boutistes et les rituels, encore plus hantés. Le post-punk originel et torturé endosse des relents doom qui finissent par l’enfouir complètement, le très-très-très-dark ambient revêt de nouvelles nuances de noir et l’EBM martiale remonte à la surface : c’est froid, sombre, cathartique mais aussi paradoxalement chaud, lumineux et sensible.
Ça agrippe au premier regard, dès la première écoute et son empreinte reste en tête bien après que le dernier souffle s’est tu."
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Le choix du Crapaud : Don Bolo - BAHAMUT
Tout droit venus d’Equateur (et c’est pas tous les jours qu’on parle d’un groupe Équatorien par ici !), le quintet Don Bolo fait d’emblée penser à un Mr Bungle latino, comme si on retrouvait le combo de Mike Patton à l’époque où John Zorn les révèle. Mais la comparaison (qui, j’espère, attirera la curiosité de quelqu’un.e.s) ne doit pas faire d’ombre à leur folie créatrice. Car ce deuxième album est un grand foutoir punk et jouissif, avec des grosses guitares bien grasses, des cuivres pompiers, un batteur qui cogne, rigide ou qui s’efface derrière des beats électro, et surtout, avec une basse omniprésente, qui mène totalement la barque, avec ses riffs lourds, ses slaps funky, ses lignes sinueuses qui flirtent avec le dub. Vous l’aurez compris, Don Bolo ne se laisse pas dompter ni enfermer dans une cage. C’est un animal sauvage. L’album est entrecoupé de voix au grain radiophonique, de cris, de rires. On s’amuse, on s’énerve, on s’enrage, on se libère !
Les tops des rédacteurs
Rabbit :
1. William Ryan Fritch - Built Upon a Fearful Void
2. Dolphins of Venice - Mutuals
3. Ekca Liena - Skyward Vernacular
4. Giulio Aldinucci & Hatefish - Crownshyness part 1
5. Pjusk - Salt og Vind
6. Watine - Errances Fractales
7. Mira Calix - a̶b̶s̶e̶n̶t̶ origin
8. Cadlag - Integral
9. Grosso Gadgetto & Philippe Neau - WHY
10. Anteraks - Les Yeux Grands Ouverts
Le Crapaud :
1. Sarab - Arwāh Hurra - Âmes libres
2. Aesop Rock x Blockhead - Garbology
3. Don Bolo - Bahamut
4. Labelle - Éclat
5. Conger ! Conger ! - IV
6. Irreversible Entanglements - Open the Gates
7. Deaf Club - Productive Disuption
8. Che Noir - Food For Thought
9. Observe Since ‘98 - Muerte de un Salvaje
10. Jeff Parker - Forfolks
leoluce :
1. AUA - The Damaged Organ
2. Le Chemin De La Honte - Un Château Perpétuel
3. YC-CY - Every Time I Close My Eyes
4. Mütterlein - Bring Down The Flags
5. SALO - From Melmac With Hate
6. Secte - s/t
7. Le Seul Élément - Juste Une Idée Obscure De Ce Qu’est La Fierté
8. Jean-Pierre Marsal - Distance
9. Dead Neanderthals & Aaron Turner - Corporeal Flux
10. Henchman - Pictures On The Wall
Riton :
1. William Ryan Fritch - Built Upon a Fearful Void
2. Defcee & Messiah Musik - Trapdoor
3. Dolphins of Venice - Mutuals
4. Grosso Gadgetto - World Ruled by Big Pigs
5. Irreversible Entanglements - Open the Gates
6. Jam Baxter - Fetch The Poison
7. Dead Neanderthals & Aaron Turner - Corporeal Flux
8. Aries Death Cult - GAEA
9. Che Noir - Food For Thought
10. Anteraks - Les Yeux Grands Ouverts
Elnorton :
1. Aries Death Cult - GAEA
2. Eels - Extreme Witchcraft
3. Damon Albarn - The Nearer the Fountain, More Pure the Stream Flows
4. Nils Frahm - Old Friends New Friends
5. Courtney Barnett - Things Take Time, Take Time
6. Aesop Rock x Blockhead - Garbology
7. Benoît Pioulard - Bloodless
8. Pjusk - Salt og Vind
9. Rank-O - De Novo
10. Otto A Totland - Companion
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- Sulfure Session #2 : The Eye of Time (France) - Le Vent Se Lève, 3/02/2019
- Aidan Baker + The Eye of Time (concert IRM / Dcalc - intro du Sulfure Festival) - Le Vent Se Lève (Paris)
- ØKSE - s/t
- Lea Thomas - Cosmos Forever
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- 2024 à la loupe (par Rabbit) - 24 chansons
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