GRÓA - Í Glimmerheimi
Découvert presque au hasard durant l’édition 2017 du festival Iceland Airwaves quand, en marchant dans la rue, leur musique m’avait positivement claqué dans les oreilles avec leur titre Insect, le trio GRÓA revient avec, déjà, un deuxième album, Í Glimmerheimi. Le moins que l’on puisse dire est qu’elles n’ont pas chômé depuis la sortie il y a un an d’un premier disque qui laissait déjà entrevoir un beau potentiel.
1. Fullkomið
2. Tralalalala
3. Jetpackstelpan
4. Of Lítil
5. Prinsessudans
6. María
7. Friendlove
8. Skrímslið Er Að Ná Þér
Comptant parmi les fers de lance du collectif Post-Dreifing, qui rassemble des artistes de la scène locale de tous bords et dont le but est à la fois de proposer des concerts mais également de l’entraide dans la production des titres, GRÓA, malgré une moyenne d’âge inférieure à 18 ans, est avant tout un groupe à voir en live, écumant les scènes, certes limitées de Reykjavík, soulevant la ferveur certaine d’un public conquis. Je savais donc, pour avoir entendu la plupart des titres qui composent cet opus, que je ne serais probablement pas déçue, quoique je redoutais malgré tout une production trop léchée, comme c’était le cas sur leur précédente sortie. Finalement, si on perd malgré tout un peu de la spontanéité du live, le résultat aux allures post-punk est bel et bien au rendez-vous.
Comme en témoigne le titre d’ouverture, Fullkomið, l’ossature de cet Í Glimmerheimi repose essentiellement sur une alliance basse/batterie, menée respectivement par Friða et Hrafnhildur (qui assurent également les backing vocals). C’est efficace, précis et immédiat, mais pour autant non dénué de nuances qui en feraient rougir plus d’un, María en étant nettement la meilleure démonstration du disque, le clavier n’intervenant qu’à partir de la deuxième moitié du titre. C’est alors que, de l’entame au final, on est tiré par cette base rythmique dont la pression ne se relâche à aucun instant, ne s’interdisant pas quelques incartades aux accents syncopés et funky (Of Lítil) ou dansants (Prinsessudans). Le ton est donné.
Le reste, à savoir le chant, le clavier et la guitare, est assuré par Karolína qui délaisse quelque peu sa six-cordes ici, pourtant instrument central du premier opus. Côté chant, il est à la fois nonchalant et puissant quand cela s’avère nécessaire, en témoigne notamment Tralalalala, surtout en concert donc, rappelant un peu, dans l’énergie, le mouvement riot grrrl - GRÓA pouvant facilement en incarner l’héritage sur cette scène islandaise émergente, et pourquoi pas au-delà dans les années à venir.
C’est en revanche du côté de l’instrumentation que l’évolution est la plus notable. Alors que la guitare était largement prédominante sur l’album éponyme, il faut attendre Of Lítil, soit le 4e titre, avant qu’elle ne fasse son apparition. D’ailleurs, au même titre que le clavier, utilisé tant en son "piano" qu’en son "synthé", l’intervention de cet instrument se fait par touches subtiles et délicates, ne prenant que rarement (et jamais pour longtemps) le devant de la scène. Et cette alternance marque également la volonté du groupe de ne pas s’enfermer dans un carcan punk / rock avec les codes que cela implique, signe d’une certaine maturité et curiosité. Jetpackstelpan illustre ainsi plutôt bien cette (presque) nouvelle palette du groupe (que nous avions pu entr’apercevoir avec EoEo l’année dernière) : un riff au piano en début et fin, une ligne basse/batterie qui monte en puissance au fur et à mesure du morceau et délicatement soulignée d’une nappe de synthé, pour accompagner un chant totalement décomplexé.
Oscillant entre insouciance et insolence, GRÓA fait figure de valeur montante à suivre attentivement et Í Glimmerheimi , une fois accroché à vos oreilles, aura bien du mal à s’en décoller.
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