Camp Claude - Double Dreaming
Trois ans après Swimming Lessons, Camp Claude offre une double dose d’onirisme à ses fans de la première heure avec un Double Dreaming qui leur permet de mettre en valeur deux morceaux (Hero, Do It) figurant sur l’EP Hero sorti entre-temps, et certaines des compositions rodées sur scène et dont nous faisions, par exemple, le récit à l’occasion d’un concert aux Bars en Trans’ l’hiver dernier.
1. Now That You’re Gone
2. Double Dreaming
3. Hero
4. Old Downtown
5. Saving All Your Love
6. Private Idaho
7. Getting Closer
8. Horses
9. Banshee
10. Do It
11. On Our Own
Les présentations, d’abord. Et il s’agit sans doute de la dernière fois que nous aurons à les faire tant la notoriété de Camp Claude risque de grossir lors des prochains mois. Le projet s’articule autour des deux tiers de Tristesse Contemporaine, à savoir le Suédois Leo Hellden à la basse et le Britannique Mike Gifts (aka Mau d’Earthling pour les nostalgiques du son de Bristol) aux synthés et boîtes à rythmes, bien qu’il délègue ce dernier aspect lors des prestations live au nouveau batteur Mathias Fisch. Et, mise en avant sur les visuels promotionnels, la chanteuse française Diane Sagnier.
Alors, comme souvent avec Camp Claude, la première écoute oscille entre jubilation auditive et plaisir coupable. Il faut dire que là où Tristesse Contemporaine revêt un caractère plus sombre et désabusé, Camp Claude est un projet plus hédoniste, bien que la mélancolie ne soit jamais totalement écartée. Et puis, au gré des écoutes, les compositions prennent davantage d’ampleur et jamais l’ensemble ne bascule du côté de la facilité.
Certes, à commencer par le premier single Now That You’re Gone ou par Getting Closer, une poignée de titres tutoient cette pop qui pourrait bien plaire aux radios, mais ils recèlent ce soupçon d’audace qui les rend imparables plus qu’aguicheurs. Et puis leurs thématiques ne sont en rien mielleuses, Now That You’re Gone étant une chanson de deuil dont le break en milieu de morceau n’est pas loin de rappeler les décharnements rock du Archive de la décennie précédente.
Les deux faces du rêve de Camp Claude oscillent entre fulgurances synthétiques jubilatoires (Hero, Double Dreaming ou Do It) et ballades gracieuses traînant leurs casseroles de nonchalance (Old Downtown, Horses) tout en saupoudrant l’ensemble d’une dose de new wave (Banshee). La trame principale légèrement cheap mais néanmoins inspirée de Private Idaho évoque quant à elle le 19/2000 du premier Gorillaz alors que, sur ce titre, le chant de Diane Sagnier se rapproche plus que jamais du spoken word.
Inspirant et abouti, bien que les puristes rejetteront ce disque qui tutoiera selon eux de trop près les sirènes FM. Sans doute en effet s’agit-il de profiter de cette période où Camp Claude jouit encore d’une relative confidentialité. Mais n’oublions pas que Diane Sagnier reconnaissait récemment préférer les morceaux les moins immédiats de ce disque. Aussi pouvons-nous être optimistes quant au fait que leur probable succès ne leur montera pas nécessairement à la tête...
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