GruGrü - "333"
1. Petit Mouton (Je Vais...)
2. 5 à 7 à la 8x6
3. Et La MotoCross...
4. Ghetto T.G.V.
5. OuiOui-mais-noNnoN
Sortie le : 18 octobre 2018
Pour son 3e album depuis 2013, le quatuor de Montpellier n’a plus rien à prouver. Les rythmiques funky menées tambour battant, les envolées de sax percutantes, les solos de gratte habités, les lignes de basse groovy, ils savent faire. Mais comme le personnel a été renouvelé pour moitié, on pouvait s’attendre à de l’inattendu. Or, GruGrü restent les mêmes dans le changement, il fallait s’y attendre ! Flirtant peut-être moins avec la sphère metal, cet album s’amuse davantage à vibrer au rythme 70’s de la blaxploitation. Bien assis sur un basse-batterie confortable (les deux membres historiques du groupe) quoique souvent alambiqué, la guitare se laisse aller à des wah-wah typés, le sax se prend pour un séducteur gominé, et les orgues hurlent comme des demi-diables (cf. le nom de l’album...). Les structures sont compliquées, les morceaux à rallonge, mais à aucun moment on ne s’ennuie. Au contraire, on est conduit, avec beaucoup d’enthousiasme et de camaraderie, dans un labyrinthe multicolore.
Déglingué comme du Zappa, bipolaire comme Mr. Bungle, jazz et sauvage comme l’Electric Masada de John Zorn, on pourrait accumuler les références, ce ne serait pas rendre justice à GruGrü, tant sa musique rappelle avec malice toutes ces racines hétéroclites sans tomber dans le piège du pastiche et en proposant une mosaïque jouissive, irrésistible, avec une personnalité et une fougue indéniables. Pour ne rien gâcher, le son de l’album est impeccable. Il a toute la puissance et la précision du son d’aujourd’hui, avec le charme et les nuances d’un vieux vinyle. Mais le mieux reste de voir ces quatre mecs produire leur son sur scène. Les accords cuivrés qu’ils se sont permis en studio sont réduits à l’épure, puisqu’un seul saxophoniste doit les interpréter, mais ça ne rend pas ces compositions moins riches, au contraire, cela nous rapproche de leur squelette protéiforme et nous permet de mieux en admirer la riche complexité. Demi-dieux ou demi-diables, lorsque GruGrü s’agite, la fièvre se répand très vite !
Bacchantes, magiciens, chamans, aruspices, chimères, nécromanciennes, revenants (la palme à Edan, 9 ans après ses dernières traces discographiques et 13 années depuis son dernier long-format en date) ou maîtres de cérémonie (occulte ?) hantent les colonnes de ce nouveau bilan mensuel. Voyez-y l’appel de l’hiver, les jours qui raccourcissent ou une (...)
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