Tels de sombres oiseaux venus prêcher la bonne parole, Dirty Raven déploie davantage ses ailes avec la sortie de son troisième EP Rust for Blue. Le groupe rémois affine son registre stoner à travers ces cinq compositions antichronologiques évoquant le présent et le futur d’une humanité menacée.

Derrière ce concept dystopique inspiré de la science-fiction, le groupe illustre ses nouveaux gallons d’instrumentistes percutants. Ses créations s’affichent dans la noirceur remarquable d’un grunge métallique, martelant notre mémoire de riffs efficients et d’une voix éclatante (Desert of Champagne). Rust for Blue s’avère ainsi parfaitement mélodieux en s’appuyant sur des références parfaitement absorbées (Hell on Heels). S’éloignant partiellement des formats pop, Dirty Raven s’autorise de longues mélopées teintées de sonorités psychédéliques surnaturelles (U.F.O). Ces longues structures tendent parfois à la répétition bien que le groupe étiole son énergie avec parcimonie appuyé par une session rythmique en constante progression (Hypocrisy). L’occasion pour les musiciens de parfaire leur imaginaire teinté de littérature uchronique (Fall of the Curtain).

Avec Rust for Blue, Dirty Raven franchit clairement un nouveau pallier de son parcours ascendant. Puisse le groupe nous ravir d’un premier album forcément prometteur.