Le streaming du jour #1981 : Jamie Saft Quartet - ’Blue Dream’
Une fois n’est pas coutume, un peu de jazz dans le streaming du jour avec la nouvelle formation en quartette du pianiste Jamie Saft - collaborateur récurrent de John Zorn depuis une vingtaine d’années sur plusieurs volumes des Filmworks, au sein des Dreamers qu’on ne présente plus (cf. le superbe Pellucidar chroniqué ici) ou précédemment d’Electric Masada - via un premier album de méditations urbaines entre classicisme et modernité, easy listening et... free jazz (si si, c’est possible).
L’hyperactif claviériste ricain à la barbe drue, également croisé au côté d’Erik Friedlander, Antony & The Johnsons (sur cet hommage à Bob Dylan) ou Elysian Fields pour en rester à ceux que vous auriez pu croiser dans nos pages, a cheminé par une bonne vingtaine de groupes avant d’en arriver à cette formule idéale pour les circonvolutions tout en légèreté de son instrument de prédilection, qui affronte ici les digressions free du saxophoniste Bill McHenry (du hard bop de l’excellent Equanimity au final désinhibé de Words And Deeds en passant par l’intense et déstructuré Sword’s Water) habitué de cette configuration avec sa propre formation le Bill McHenry Quartet, une liberté pas forcément dénuée de douceur et de mélancolie d’ailleurs (cf. Walls, superbe ballade alambiquée au romantisme contrarié).
Pour autant, fidèle à son titre comme au goût de Jamie Saft pour un jazz mélodique et caressant flirtant avec l’easy listening le plus noble, Blue Dream nous réserve également de très beaux moments de simplicité où le sax ténor se fait enjôleur et chaleureux (Violets For Your Furs) voire même d’une sensualité proche d’un Stan Getz sur le très rétro-new-yorkais Sweet Lorraine ou le final feutré There’s A Lull In My Life, à la mesure du jeu de Bradley Christopher Jones à la basse acoustique et des touches de balais du batteur Nasheet Waits. Une section rythmique qui plus loin groove allégrement sur un Decamping d’esprit contemporain et prend joliment les devants sur un morceau-titre à le tension ouatée, emmené par un piano cristallin que le saxo ne rejoindra qu’une poignée de mesures avant la fin pour quelques feulements du plus bel effet.
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