mr. hong - one year later EP
Vous l’aviez peut-être découvert en ouverture de notre playlist du mois de mai, il est grand temps de se pencher plus sérieusement sur le cas de mr. hong dont le hip-hop instrumental nous a enchantés ces dernières semaines au sens propre du terme, à la croisée du spleen cinématographique et féérique de Crookram et d’un downtempo pianistique aux humeurs pastel.
1. may 13, 2017
2. july 24 (feat. dvdkm)
3. august 30
4. december 1 (feat. mie)
5. february 25, 2018
Voilà 3 ans depuis l’EP Colors, encore imprégné dans l’utilisation de ses voix féminines par de fortes réminiscences nu-soul ou r’n’b sur des instrus façon Common ou Kanye des débuts, que le Californien documente humblement sa vie et son état d’esprit via des productions smooth et jazzy à souhait. Le romantique et chillesque long days.short years (peut-être son plus beau format court à ce jour, avec les indépassables there et here, diptyque à la magie d’un autre temps... Henry Mancini sors de ce corps !) nous invitait ainsi à partager son expérience universitaire, tandis que l’asiatisant et mélancolique three days off, d’où ressortait tout particulièrement l’influence d’un Joe Hisaishi voire d’un Satie sur le rêveur balance, marquait sa transition vers le monde du travail vue depuis un congé de trois jours, occasion idéale pour méditer sur un équilibre personnel finalement atteint.
Jouant moins des voix que l’opus précédent, one year later permet cette fois au beatmaker de Berkeley de mettre en musique 5 dates qui ont compté, l’ont changé ou l’ont façonné à travers cette dernière année, une remise de diplôme, les jalons de sa nouvelle vie d’adulte émancipé mais aussi des notions plus abstraites d’inquiétude et d’espoir qui resteront pudiquement imprécises et secrètes. mr. hong n’est en effet pas du genre à donner dans l’esbroufe ou l’ostentation et l’ouverture à la Crookram de ce 4e EP en témoigne, le fameux may 13, 2017 de la playlist avec son entame au piano d’une douceur inouïe, mélodie presque impressionniste dans un océan de silence que viennent bientôt étoffer basse jazzy, percussions feutrées et cascades de clavier luminescent dignes de Funki Porcini période On, sans que l’on ne voit rien venir pour autant : cette envolée soulful à mi-morceau qui collerait des frissons à un caillou, le genre de bijou qu’on avait espéré (en vain) du second opus des Avalanches et dont seul le sus-mentionné Néerlandais auteur l’an dernier du génial Butterflies semblait encore capable de trousser avec autant de grâce et d’enchantement sans craindre de verser dans la mièvrerie ou le lyrisme en toc.
Pas exactement du même acabit mais pas loin, la suite fera honneur à cet esprit de sentimentalité cotonneuse et capiteuse, d’un july 24 en apesanteur dont la guitare jazz se charge de dynamiter le statisme des boucles à la sérénade surannée du bucolique february 25, 2018, en passant par le très soul august 30 aux cuivres chaleureux et glissandos de piano cristallins sous-tendus par des beats savamment découpés à la manière du DJ Shadow de la grande époque et quelques blips stellaires du plus bel effet, ou encore la reprise rêveuse et syncopée de l’irrésistible Pure Imagination sur december 1... et voilà qu’on se languit déjà d’un album fait du même bois, d’un petit miracle qui nous tienne plus de 20 minutes à la fois, d’un remède à la sinistrose qui en l’humain nous rende foi, allez Matt Hong on compte sur toi !
On les oublie souvent, ces courts-formats qui ont pourtant tellement à dire et n’ont parfois rien à envier en terme d’immersion et de fascination à leurs cousins plus étoffés, le supplément d’audace en plus. En témoigne ce cru 2018 assez exceptionnel du côté des EPs qui aurait pu sans rougir mériter une centaine d’entrées, si ce n’était le manque de temps (...)
Puisque la 3e partie de mon bilan semestriel se passe de mots, je me contenterai de quelques liens vers les chroniques des disques dont sont extraits ces 20 instrumentaux assez dark et plombés dans l’ensemble à quelques exceptions près (du lyrisme de Brandon Locher et Tangents aux fééries de mr. hong et Funki Porcini). Pour en entendre et en (...)
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