Lux’s Dream - Lux’s Dream EP
Quelques mois après la sortie de son premier EP, Tako Tsubo, que nous annoncions dans dans nos colonnes, Lux’s Dream revient avec un nouveau format court éponyme qui se dévoile, titre après titre, chaque semaine depuis le 13 avril dernier. Place donc à la confirmation d’un talent prometteur.
1. Flowers
2. Bedroom
3. The Favorite
4. No
5. Love Song
6. Messy Baby
7. Street Spirit
Avec Tako Tsubo, Lux’s Dream faisait la part belle à une électro-pop céleste et vaporeuse, jouant avec pianos et synthés, parsemés de bidouilles électroniques et laissant juste ce qu’il faut de place pour poser une voix en parfaite adéquation avec cet univers. Nous découvrions alors une artiste à suivre assurément.
Sur Lux’s Dream, la Lyonnaise n’a rien perdu de sa superbe. Les sons tout comme la voix ont même gagné en profondeur, cette dernière n’étant pas sans rappeler, parfois, An Pierlé. On sent également davantage de contraste dans la construction des titres, rendant leur écoute d’autant plus riche. Comme nous le disions plus haut, ce disque se découvre au fil des semaines et surtout, chaque morceau se transforme en tableau grâce aux illustrations spécialement créées par Rémy Badout, de quoi rendre l’exploration de l’album d’autant plus immersive. Ainsi, dès l’introduction du morceau d’ouverture, Flowers, l’auditeur y fait une entrée en douceur, idéale pour s’imprégner de cet onirisme ambiant.
Comme sur son prédécesseur, le piano est omniprésent tel un compagnon fidèle s’adaptant à toute nouvelle inspiration. Tantôt grave voire lugubre, tantôt léger et aérien, l’instrument se révèle un précieux reflet des ambiances posées par chaque morceau. Il renforce aussi un chant maîtrisé dans lequel les intentions se veulent plus profondes. Car si les composantes de cet EP sont passablement identiques à celles de Tako Tsubo - à savoir un triptyque piano / voix / synthé - le ton est nettement moins lumineux. On notera par exemple, une certaine urgence sur The Favorite, qui apparaît au fur et à mesure du morceau, d’abord par pointes subtiles au travers de la rythmique récurrente, avant de monter en puissance pour finalement se révéler plus ouvertement. Ou encore No, aux arrangements façon chamber-pop, qui alterne entre cauchemar et doux rêve avec une cohérence parfaite.
Ce travail de production est d’ailleurs à saluer car il apporte à Lux’s Dream ces différents niveaux de lectures, demandant une attention toute particulière et évitant un quelconque ennui. Messy Baby en est une autre illustration, chaque son semblant être travaillé afin de trouver une place naturelle et indispensable à l’équilibre du morceau ainsi qu’à sa progression narrative.
Enfin, on ne peut pas passer à côté de cette sublime et audacieuse reprise de Street Spirit de Radiohead, que Thom Yorke n’aurait sans doute pas reniée. Audacieuse, car l’exercice des reprises est loin d’être simple et il faut malgré tout un certain courage pour s’attaquer à un tel monument du rock indé. Il faut aussi du talent pour ne pas tomber dans une reproduction identique à l’originale et qui n’aurait, de fait, pas d’âme. Ici Lux’s Dream se livre avec pudeur et retenue dans cette interprétation personnelle et sensible.
Peut-on alors parler de confirmation ? Sans aucun doute. Et il y a fort à parier que Lux’s Dream a encore de belles choses à nous faire découvrir. En attendant, vous pouvez découvrir son EP et les illustrations l’accompagnant via sa chaîne Youtube ou son Soundcloud.
Le calme et la tempête, se battre, abandonner, se perdre, faire un break et crever dans l’espace en riant comme un aliéné, les intitulés de nos albums du mois ne sont pas de tout repos et à leur image la musique risque aussi parfois de vous éprouver... mais heureusement, en parallèle, quelques-uns des EPs nettement plus sereins de notre sélection (...)
Après Tako Tsubo paru en 2017 et un EP éponyme sorti en juin 2018, Lux’s Dream revient avec Three, un nouveau court format de cinq titres, dont la sortie est prévue le 1er mars prochain, toujours chez Archipel. Entre electronica et dream pop, la Lyonnaise, qui poursuit son exploration musicale en livrant un disque à la production impeccable, a (...)
- Sulfure Session #1 : Aidan Baker (Canada) - Le Vent Se Lève, 3/02/2019
- Sulfure Session #2 : The Eye of Time (France) - Le Vent Se Lève, 3/02/2019
- Aidan Baker + The Eye of Time (concert IRM / Dcalc - intro du Sulfure Festival) - Le Vent Se Lève (Paris)
- Ellen Reid - Big Majestic
- How To Disappear Completely - Motionless Constant EP
- Ian Hawgood - The Shattered Light
- Ian Hawgood - Savage Modern Structures
- Li Yilei - NONAGE
- Jim Noir - 1 Big One (Surprise EP)
- Their Divine Nerve - Ars Moriendi
- Chris Weeks - Machinations EP
- KHΛOMΛИ - Les Songes d'un Chaos
- bvdub - 13
- Pour débattre de 2024 (3/3)
- Laurent Santi : "J’y passe une grosse partie de mon temps, j’y ai perdu pas mal d’argent, mais je crois bien que ça vaut le coup."
- Li Yilei - NONAGE
- Pour débattre de 2024 (2/3)
- 2024 à la loupe : 24 albums jazz/library music (+ bonus)