Il y a quatre ans, le combo russe Vesper Leand s’invitait dans cette rubrique avec Clay, premier EP hanté par des rythmiques bristoliennes et des nappes sonores se rapprochant de l’indietronic.

Depuis, rien n’a vraiment changé dans l’univers du combo et c’est toujours ce trip-hop brassant large qui a été développé sur deux maxis de deux titres intitulés Sunbeam et Свет в аквариуме, ainsi que sur l’EP Blood & Coffee.

Ces sorties constituent d’ailleurs un support solide sur Two of Us, premier long-format du combo, puisque des huit morceaux qui le composent, certains avaient déjà été partagés sur les réalisations précédentes, qu’il s’agisse de Clay, Sunbeam ou The Light In a Swimming Pool.

Comme évoqué précédemment, les Russes restent fidèles aux sonorités qu’ils développent depuis leur premier disque. Leurs tourments se traduisent par des chants féminins hantés, Alina Lukyanova relayant désormais Leah Choi, tandis que le spectre d’Archive période Noise résonne toujours tant Vesper Leand semble s’en être inspiré pour mêler au sein d’un même morceau des beats influencés par le trip-hop et l’électricité de guitares digressives aux accents prog’ (Better Leave).

Alternativement lyrique et brutale, parfois même au cours d’un même morceau (The Light In a Swimming Pool), la formation basée à Vladimir rappelle également Garbage (Don’t Leave) lorsque la rage électrique qu’elle est capable de développer prend le pas sur le spleen downtempo.

Le groupe à géométrie variable - qui prend la forme d’un sextet sur ce disque - nous quitte sur un Queen of Clubs mêlant beats abstract, synthétiseurs dronesques et voix mystique pour nous laisser groggy sans même adresser le moindre uppercut. Cette faculté à ensorceler est bien présente, et seul l’hommage trop respectueux aux aînés du mouvement en milieu de disque empêche celui-ci d’être pleinement indispensable.