Side-project électronique de John Dwyer, leader des Thee Oh Sees, Damaged Bug comptait déjà, avant ce Bunker Funk, deux éléments à sa discographie.

Outre le prédécesseur Cold Hot Plumbs sorti en 2015, c’était surtout l’introductif Hubba Bubba dévoilé l’année précédente, qui avait retenu l’attention des amateurs de psychédélisme électronique. Et la bonne nouvelle, c’est que Bunker Funk est du même acabit !

Le boulimique de travail - on ne compte plus ses parutions annuelles avec les Thee Oh Sees - nous régale avec un album en forme de patchwork dont les cavalcades synthétiques et syncopées parviennent à maintenir en permanence l’équilibre entre accessibilité - les synthétiseurs favorisent un certain filet mélodique - et ambition permanente.

On pense aussi volontiers aux premiers Tame Impala (Rick’s Jummy) ou aux Flaming Lips (Ugly Gamma), cette impression étant renforcée par le falsetto synthétique permanent et l’aspect glitch des compositions de John Dwyer. Ces morbides irradiations justifient l’emploi d’oxymores tant le paradoxe est permanent, celui-ci atteignant son paroxysme sur un No One Notices The Fly entre electronica dansante et musique concrète.

En somme, le mélange est au moins aussi détonnant que l’inspiration du quadragénaire désormais basé à San Francisco semble foisonnante et illimitée.