Le streaming du jour #1346 : Paul Winslow - ’Tears Behind The Stars’

Comme tous les ans, plusieurs grands disques parus en décembre ont été passés sous silence et ne sont découverts que quelques paires de semaines plus tard. C’est précisément le cas de Tears Behind The Stars, premier album de Paul Winslow.
S’appuyant sur des sonorités psychédéliques illustrées par une pochette évoquant clairement l’univers de la science-fiction, l’artiste se présente comme un touche-à-tout particulièrement curieux et, pour son premier opus, le Parisien n’a pas carburé à l’économie. Il propose ainsi la bagatelle de dix-huit titres s’étirant sur soixante-quinze minutes.
S’agissant de certains opus, la longueur est un frein, ou plutôt un canal vers la neutralité. Dans un mélange d’ennui et de politesse, il n’est alors pas rare de se demander, non sans une certaine hâte, quand viendra le terme du disque. Avec Paul Winslow, cette question n’effleure jamais l’esprit de l’auditeur.
Et pour cause, la diversité des influences explorées en fait un formidable recueil d’une pop admettant une définition extrêmement large. Pour le coup, il est difficile de ne pas céder au name-dropping, puisque l’évidence des mélodies et des chœurs des Beach Boys précède une folie et une fureur psychédéliques rappelant tantôt Panda Bear (I Should), MGMT (She’s Bizarre, Where Has Desire Gone ?) ou le Lonerism de Tame Impala (I Can’t Reach You Anymore).
Mais Tears Behind The Stars explore bien d’autres directions, ce qui justifie d’ailleurs qu’aucune respiration dans sa narration ne soit particulièrement nécessaire. Les titres s’enchaînent en réussissant la prouesse de réaliser de grands écarts sans pour autant risquer le hors-sujet.
C’est qu’il existe bien des nuances dans ce spectre allant de la pop psychédélique à l’électro, en passant par le space-rock ou même une forme de post-britpop. Les constructions en rupture de Spaceship Ride, alternant des phases d’onirisme et d’autres au caractère plus sombre charmeront rapidement l’auditeur, d’autant plus lorsque s’invitent ici et là des arpèges dignes du Reckoner de Radiohead.
L’évidence des mélodies n’est ici pas opposée à une réelle audace artistique et les circonvolutions électroniques de The Cosmic Sailor (Voyage), qui s’invitent d’ailleurs aussi de manière alternative sur I Can’t Reach You Anymore, renvoient aux premiers disques des Norvégiens de Röyksopp. Paul Winslow se permet également sur Instant Mambo de réhabiliter des synthés cheap dignes de Blur lorsque, teenagers nonchalants, ils charmaient la Perfide Albion avec Girls & Boys.
Cette nonchalance est également perceptible sur un Cosmic Park s’inscrivant à mi-chemin entre le détachement de Mac DeMarco et la discrétion touchante de Girls In Hawaii. Entre deux riffs plus acérés (Let Me Down), et pour en finir avec ce name-dropping forcément réducteur mais néanmoins révélateur de la richesse de l’opus, le Français se permet un No Place Like Home de toute beauté, pénultième titre du disque dont l’onirisme est à classer entre le Shleep de Robert Wyatt et L’Aventura de Sébastien Tellier.
Avec un album aussi fourni en trouvailles et si varié dans les atmosphères déclinées, Paul Winslow rappelle que durée peut rimer avec qualité.


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