Issu de la scène underground de Melbourne, The Citradels publie, avec Are They Still Here ?, son sixième opus en seulement trois ans. Prolifique, le quintet parvient également à combiner une réelle singularité et une fidélité pour des artistes tels que Ride ou Slowdive dont les répertoires ont forcément influencé leurs compositions.

C’est ainsi que, sur cet opus enregistré en cinq jours dans une vieille usine de beurre désaffectée - et amiantée - au sein de l’état de Victoria, il n’est pas seulement question de shoegaze.

Il n’en reste pas moins que, sur un titre tel que Honey, c’est bien l’héritage de Slowdive qui permet aux Australiens de se hisser à leur sommet avec un titre incarnant l’évidence d’un onirisme ravageur.

Cela dit, l’éventail de ceux qui revendiquent la distillation d’un "drone psychédélique n’roll" ne s’arrête pas à cette seule mouvance. Aussi, entre le rock chancelant d’un Too Easy To Be Too Hard dont l’harmonica révèle une forme de nonchalance paradoxalement acérée et un Anchor qu’on imagine influencé par le Velvet Underground, apparaissent également quelques breaks et larsens éphémères bien sentis sur un When The Train Moves Slow aux accents garage.

En quarante minutes et malgré une nonchalance apparente, les musiciens de The Citradels parviennent donc, en évitant habilement le piège de la redondance, à être bien plus passionnants que ce que l’on aurait pu imaginer au premier abord.