Le streaming du jour #1160 : Gontard ! - ’Blitz EP’
On ne change pas un format qui marche. Pour sa troisième sortie de l’année après Rivoluzionari et un Travesti déjà percutant, Gontard ! a une nouvelle fois opté pour l’EP.
Il faut dire que ce format semble taillé pour les compositions du Rhônalpin, ce dernier n’ayant pas besoin de plus de deux minutes pour développer avec brio une mélodie et (au moins) une idée avant de passer à la suivante.
Gontard ! va vite, très vite. Il est probable que le cerveau du mystérieux gaillard fonctionne plus rapidement que la moyenne. L’artiste va droit au but et l’utilisation du temps est optimale. Les morceaux s’achèvent de manière brutale quand le suivant démarre pied au plancher. En somme, les onze titres de Blitz nous prennent à la gorge et s’enchaînent sans laisser la place à la moindre respiration.
"Je parle fort, j’éructe", s’excuserait presque Gontard !. Cette voix qu’il appose aux samples méconnus restaurés dans une démarche que l’on pourrait presque comparer à celle d’un historien constitue pourtant la véritable plus-value de ses compositions. Le parallèle est évident, mais il est difficile de ne pas penser au Rio Baril de Florent Marchet, le discours engagé en plus.
S’il est difficile de résumer en quelques mots les thèmes abordés par l’artiste tant ses textes font partie des plus délectables de l’hexagone à l’heure actuelle, la revendication politico-sociale en constitue l’un des dénominateurs communs, particulièrement prégnant sur un Anarchosolitaire où Gontard ! se définit de la manière suivante : "Anarcho je suis, solitaire, seul sur terre, je suis parti de rien pour arriver nulle part, comme vous, comme nous tous".
C’est donc un album riche, diversifié et cohérent que nous propose un Gontard ! aussi à l’aise lorsqu’il distille la mélodie faussement joyeuse de Ma Chambre Donnait Sur La Rue que sur la rythmique dub décalée d’Adaptation. Notre bricoleur effectue également quelques crochets (et en donne, faisant sienne la tirade de Programme selon laquelle des singes "déboulent de partout et tabassent tout ce qui passe") par le jazz aux accents trip-hop évoquant le premier Alpha (Revoir) ou l’abstract hip-hop de Vulvophobia dont les paroles faussement misogynes ("J’ai autant peur des femmes que de l’avion") seraient, si Gontard ! avait l’écho que son talent mérite, pointées du doigt par les esprits incapables de penser au deuxième ou troisième degré.
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