(Please) Don’t Blame Mexico - First Aid E.P.
Un quatuor français de pop bricolée surprend son monde par la fraîcheur d’un premier EP autoproduit, brillant et attachant.
1. First Aid Kid
2. My Friend The Cartesian
3. Big Eyes Repeating (Demo)
Même pour faire dans le jeu de mots facile, on ne blâmera pas (Please) Don’t Blame Mexico. Ou si peu. Seulement, peut-être, pour nous laisser ainsi sur notre faim lorsque les trois morceaux de ce premier EP se terminent, l’étendue de leur talent de songwriting pop à peine dévoilée.
Certes c’est un peu court, mais cette petite balade à la fraîche à la lisière de leur spectre musical, qu’on imagine encore largement inexploré, aura suffi au quatuor parisien pour nous interpeller, nous éclairer et finalement nous passionner.
Et ça commence fort avec First Aid Kid, morceau que n’auraient pas renié The Electric Soft Parade ou même les Flaming Lips, entre douce électricité, handclapping, refrain lumineux à la mélodie entêtante soutenue par des choeurs de velours, break au piano et intrusions bruitistes. C’est toute une discographie que l’on achèterait les yeux fermés sur la seule foi de cette première chanson tout bonnement impossible à se sortir de la tête : single de rêve pour album à venir ?
On l’espère, car comment ne pas demeurer sous le charme à l’écoute du désarmant My Friend The Cartesian, morceau country-pop emmené par un piano aussi entraînant qu’enjoué, le tout parasité par des bricolages électro lo-fi ? Une chanson très directe, dont la fausse apparence de simplicité et l’évidence mélodique évoquent notamment XTC, volontiers cité comme influence par le groupe.
Toutefois, c’est sur une touche mélancolique que poursuit et termine (Please) Don’t Blame Mexico, qui avec le minimaliste Big Eyes Repeating se contente d’un piano et d’un voix pour faire mouche. Là encore, évidence et apparente simplicité cachent une chanson d’effacement au décadrage progressif, dont certaines réminiscences ne manquent pas de rappeler les compostions au piano de Mark Hollis, ex-leader de Talk Talk et autre influence avouée, tandis qu’une envolée finale vient rejoindre Michael Nyman haut dans le ciel des compositeurs de bandes originales au lyrisme retenu.
Vous l’aurez compris, on attendra donc avec impatience qu’un album pointe le bout de son nez, d’autant que Maxime Chamoux, Franz S. Lorenzo, Jane Lane et Thomas P-Raw dit The PigeonMaster sont vraiment capables de partir dans toutes les directions à en croire Dawn Of The Kleptocrats, excellent morceau rétro-futuriste façon thriller SF de série B des années 80, entendu récemment sur leur page myspace.
Mais heureusement, d’ici là, on aura tout le loisir de patienter en découvrant très prochainement le premier album de Toy Fight, l’autre groupe de Maxime Chamoux dont on ne manquera pas de reparler ici, un trio cette fois, mais aux compositions tout aussi magistrales.
Pour découvrir les chansons de First Aid E.P. (toutes trois téléchargeables gratuitement) et plus encore, rendez-vous sur la page myspace de (Please) Don’t Blame Mexico. Vous pourrez aussi y obtenir le CD, toujours gratuitement, sur simple demande auprès de Maxime.
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