Majestueuse et funeste, la fin de Black Boned Angel le sera assurément, entité vouée aux profondeurs infernales de son vivant et jusque dans la mort mais également aux cimes de l’Olympe drone-metal. Parti se consacré aux sphères plus électroniques et percussives qu’il explore sous l’alias Our Love Will Destroy The World, Campbell Kneale met donc un point final à son aventure avec le batteur James Kirk, et c’est le label Handmade Birds (Jasper TX, Demian Johnston...), auquel on devait déjà l’an dernier le double album Thousands Raised To The Sixth de ce dernier projet particulièrement riche en autoproductions, qui célèbre la messe sous un ciel de plomb.

Éructations torturées au second plan, riffs doom traînants et distordus, martèlement martial et pesant, drones saturées prenant peu à peu le dessus le temps d’un dernier crescendo tribal, on retrouve au gré des 20 minutes orageuses et déliquescentes du premier de ces trois titres-fleuves formant une seule longue progression instrumentale la marque des compères néo-zélandais de Nadja, découverts en 2009 à l’occasion d’un split aussi flippant qu’épique avec le duo canadien.

Après l’horreur des tranchées de Verdun ou les tisons de l’inquisition sur The Witch Must Be Killed, l’évocation ici se fait plus abstraite, partition blanche où projeter notre peur de la mort et de l’inconnu dont l’ombre menaçante se profile d’abord entre deux éclaircies plus ferventes (cf. les claviers et choeurs d’un Part II au final éthéré), jusqu’à ce que toute appréhension se trouve finalement balayée par les harmonies triomphantes et néanmoins désabusées d’une conclusion aux allures de baroud d’honneur :