Dernière révélation en date du label russe FUSELab - auquel on doit également depuis peu les très belles échappées distordues du quatuor russo-norvégien Onego, à la croisée de l’IDM onirique de Christ. et d’une électronica glitchy aux accents plus cybernétiques -, Alexander Efimov impressionne sans chercher le moins du monde à en imposer avec les télescopages rétro-futuristes de ce premier album élégant et sans prétention, flirtant avec le psychédélisme light des 70’s ou l’easy-listening jazzy des 60’s comme avec les collages kaléidoscopiques de Bibio, la beat scene de Los Angeles ou le groove maximaliste de ses compatriotes des Uniquetunes.

Tout est dans le titre de ce Space Castles, Love Songs  : candide et malicieux, rêveur et racé, rétro sans jamais paraître daté et léger comme l’air sans tomber dans le piège de la lounge sans saveur. Car virtuosité limpide, romantisme extatique et ferveur stratosphérique sont servis chez Nienvox par une production aux allures de feux d’artifices pour les sens, maniant au second plan field recordings foisonnants, glitchs acousmatiques et autres boucles analogiques entêtantes avec un sens aiguisé du contraste sans jamais perdre de vue pour autant cette ligne claire qui amènera sans nul doute bien des amoureux de l’abstract arc-en-ciel de Crookram ou Blockhead, eux aussi, à revisiter encore et encore ce recueil d’instrumentaux aussi riche que concis avec un plaisir sans cesse renouvelé.