Entre une spéciale St Valentin et l’inévitable clin d’œil aux satanistes de tous bords on n’a pas hésité bien longtemps, mais il faut dire aussi qu’on était gâté depuis quelques semaines en terme de violence vicieuse et d’atmosphères viciées, cf. ces trois sorties aussi remarquables qu’implacables.

Vous vous en doutez, on parle de metal, black ou death mais surtout à la croisée des deux et on commence donc logiquement par les Anglais d’Abyssal toujours accros aux références bibliques et aux titres en latin. "Car le Seigneur connaît ceux qui lui appartiennent" nous éclaire ainsi Google Translate quant à la signification du titre du successeur de Denouement, dont les déluges épiques zébrés de riffs heavy laissent place sur ce deuxième opus à des déferlantes insidieuses aux tempi encore plus lunatiques pour un résultat non moins inspiré. Au programme, double kicks frénétiques, bourdons de guitares déliquescents et incantations caverneuses rivalisant de noirceur étouffante et de violence sourde entre deux transitions dark ambient mortifères à souhait, autant dire que c’est la fête des amoureux... du glauque :

Vuyvr ensuite, on en parlait vaguement ici mais loin d’être un simple cousin véloce et enragé de Burzum ou autres sorciers scandinaves portés sur l’adoration du Malin, le combo suisse fait preuve sur cet Eiskalt d’une puissance d’exécution et d’une sauvagerie qui ont autant à voir avec le sludge voire même le crunk qu’avec le black metal abrasif et funeste de l’école norvégienne sus-mentionnée. Une énorme claque, ardente comme le tison de quelque tortionnaire moyenâgeux :

Enfin, la découverte du jour nous vient semble-t-il de Biélorussie et sévit avec davantage d’emphase dans les riffs - nettement en suplomb des blast beats - mais un goût tout aussi prononcé pour l’obscurantisme électrisant et les beuglantes maléfiques, à la confluence cette fois encore d’un death metal belliqueux et d’un black plus rampant :

Si avec tout ça vous n’avez pas droit à un dîner en tête à tête avec Lucifer et à deux ou trois goules pour tenir les chandelles, vous n’avez décidément pas dû être assez méchant avec votre moitié en ce jour honni des célibataires endurcis et des anticapitalistes convaincus.