On ne peut pas vous dire grand chose de There Is No Teenage Love, duo de Los Angeles livrant ici son premier album directement via Bandcamp, si ce n’est que vous fier à l’hédonisme adolescent de la pochette de ce projet au nom réminiscent d’un certain néo-romantisme indie-pop adoubé par la presse branchée serait une grave erreur. Peut-être même grave au point de passer à côté des futurs meilleurs héritiers de Windy & Carl ?

Avec ses drones éthérées, sa guitare en apesanteur aux contours nappés de reverb, ses orgues majestueux et ses traînées de synthés sans âge au romantisme diffus (à moins que tout cela ne soit le fruit de manipulations guitaristes dignes de l’élégance light d’un Christopher Willits ?), on imagine aisément l’effet que doit procurer l’écoute de There Is No Teenage Love au lever du soleil sur un océan à perte de vue. Le sens de l’espace développé par Erik Tokle et David J. Dowling sur ce premier essai est déjà saisissant, visant l’épure dans l’abstraction à la manière des derniers albums de feu Labradford mais avec pour toile de fond une certaine luxuriance des textures évocatrice de quelque marée hiératique, pour finalement parvenir à flirter avec l’impressionnisme pastoral et rêveur des mélodies de Silencio, ce qui en soi n’a rien d’un mince exploit.

A suivre de très près, en planant sans modération :