Ce ne serait sûrement pas un hasard si le nom de ce trio montréalais venait à vous rappeler celui d’un mètre-étalon du stoner/doom de la décennie passée, signé en 2000 par Electric Wizard. Coïncidence plus troublante cependant, à l’instar de leurs modèles anglais à l’époque dudit Dopethrone, c’est avec leur troisième album que Vincent Houde et sa bande en arrivent aujourd’hui à passer un palier de noirceur abrasive et cinématique, mettant la pédale douce sur les distorsions droguées et les riffs heavy à l’ancienne de leur Dark Foil de l’an dernier aux tempi mesurés pour finalement ouvrir les vannes d’une violence nettement plus instable et suffocante.

Marchant toujours sur les traces d’Electric Wizard, donc, pour les racines hypnotiques et poisseuses ainsi que les samples anxiogènes de cinéma bis apportant une dimension presque asbtract à l’ensemble, Dopethrone adopte ainsi sur III les rythmiques plus versatiles d’un stoner-metal versant sludge tel que le conçoivent notamment les Nord-Caroliniens de Weedeater. Un risque supplémentaire pour le groupe de souffrir de la comparaison avec son illustre ascendance et pourtant il n’en est rien, le mérite en revenant essentiellement à ces atmosphères qui flirtent dangereusement avec le black metal au diapason du growl maléfique et menaçant de Vince.

Avis aux plus téméraires de nos lecteurs, c’est au prix de votre âme et, forcément, d’un modeste droit de passage de 6,66 dollars que Charon, alias Bandcamp, vous emmènera jusqu’aux rivages 100% DIY de ce petit concentré de brutalité malfaisante à l’artwork funeste. Embarquement immédiat !