Le streaming du jour #423 : Gaz Coombes - ’Here Come The Bombs’
Ce n’est pas parce que Supergrass s’est séparé, qu’il faudrait oublier les quatre garnements d’Oxford qui ont su pondre des hymnes de power pop jouissive. C’est notamment Gaz Coombes qui revient aujourd’hui en solo sans crier gare. Il serait dommage de passer à côté, ce que l’on a bien failli faire au sein d’IRM.
On se rappelle tous encore d’Alright chanté à tue-tête par ces gamins de 17 ans, c’était en 1995, l’album I Should Coco était au sommet des charts. Leur deuxième opus In It For The Money continuait sur la lancée mais étrangement ensuite, le succès se défila au fur et à mesure de leur discographie qui contenait pourtant un bon nombre de perles (Life On Other Planets est l’un de leurs meilleurs albums mais le plus sous-estimé, et pourtant regorgeant de tubes à foison). La fin était un peu moins intéressante, l’usure et la lassitude se faisant sentir et la séparation de Supergrass était prévisible, sans que cela ne fasse grand bruit en 2010.
C’est ainsi d’autant plus surprenant de retrouver Gaz Coombes, aujourd’hui âgé de 34 ans, dans une forme resplendissante. Il retrouve une seconde jeunesse et surtout s’essaye à des univers musicaux qu’on ne lui connaissait pas. Il y a toujours l’énergie fougueuse de Supergrass mais elle est plus maîtrisée et on le voit même concurrencer en quelque sorte Thom Yorke au niveau du chant dés l’ouverture de Here Come The Bombs (sorti depuis le 21 mai dernier et en écoute sur le site de The Guardian). S’agit-il d’un clin d’œil moqueur et amical à l’autre groupe d’Oxford qui lui a réussi à gagner en estime au fil des années et rester aux sommets dans les années 2000 contrairement à la pente descendante de son ancien groupe ? On ne le saura peut-être pas mais on voit que Gaz Coombes a grandement mûri et semble attiré par l’électronique comme l’atteste la suite de l’album avec le survitaminé Hot Fruit, le fascinant Universal Cinema, ou encore l’élégiaque Fanfare. Les rythmiques programmées ne paraissent aucunement froides et sans relief. Elles semblent même radieuses et s’associent parfaitement aux guitares qui sont évidemment bien présentes sur cet album.
Même s’il pourrait être influencé par Radiohead (et c’est sûrement la cas), Gaz Coombes - que l’on avait d’ailleurs pu voir entre-temps au sein de The HotRats avec un premier album de reprises produit par Nigel Godrich, une coïncidence pas si anodine que cela - sait aussi se démarquer et rester abordable avec des mélodies avenantes et enjouées, sans aucune prétention. Il n’a pas perdu la fraîcheur et l’enthousiasme de ses débuts mais il a su évoluer vers de nouvelles sphères qui le voient s’épanouir pour notre plus grand plaisir retrouvé.
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