Si ce quatrième album du collectif Irureta, mystérieuse équipe de Bricktechniciens de la Fondation Bacchus (du nom de la Brique Technique, substance très probablement illicite qui alimente leur machine à sons mystico-sidérale) est 100% quoi que ce soit, on n’a pas encore trouvé de quoi il peut bien s’agir. Mais ce qui est certain, c’est que cet hommage décalé à nos idoles nationales Michel Platini et Jacques Laffite, première sortie physique de la fine équipe disponible en cassette limitée du côté du label texan Teflon Beast, n’a pas fini de vous étonner.

Parmi ces scientifiques de l’extrême, un habitué de notre "streaming du jour" déjà mis en avant à deux reprises sous deux entités différentes, mais chut, on n’en dira pas plus, si ce n’est qu’il n’a pas pour habitude de se battre contre des moulins et apprécie semble-t-il les jeux de mots bien secoués, un exercice dadaïste qui culminait il y a trois ans sur l’éclaté Let’s Kyste Again en libre téléchargement ici.

Sur 100% Pur Sport toutefois, moins de bribes et de fausses pistes, et pour la première fois une envie d’aller droit au but avec (seulement) 11 titres influencés par les sinuosités guitaristiques et polyrythmiques de Tortoise, les synthés rétro-cosmiques de la clique à Conny Plank et le groove cinématique et opiacé d’un David Axelrod (quelle basse, sur Serbes de Provence ou Toboggan de Toilette notamment). On pense aussi parfois à Microfilm pour les atmosphères évocatrices et ces samples de séries B déroutés sans le moindre complexe de leur fonction d’origine que le groupe associe parfois à des progressions dramatiques intenses et saturées à la croisée du post- et du math-rock (cf. Hal-Ali Tue Annie ou Blague Jacques). Pas vraiment hallal il faut avouer, mais particulièrement goûteux et sans sucres ajoutés.