Qui n’a jamais écouté Black Dice n’a jamais goûté au véritable chaos psyché, le bordel avec un grand B qui ne s’embarrasse pas plus de cohérence que de bon goût mais transpire la pure inspiration virtuose d’un groupe dont la logique n’est simplement pas la même que celle de monsieur tout le monde.
En témoigne une fois de plus, en ouverture de leur nouvel opus Mr. Impossible prévu pour lundi prochain, le cartoonesque et faussement mathématique Pinball Wizard où d’étranges borborygmes vocodés se mêlent à l’itération décadente d’un beat minimaliste et à de longues distorsions plaintives dans une sorte de copulation forcée entre Battles (qui doit décidément beaucoup aux laborantins new-yorkais) et Black Moth Super Rainbow, avant de laisser place à une digression funk sous acide aux riffs dégénérés :
Autant dire que si ce sixième album en 12 ans du trio emmené par les frères Copeland - et premier sur le tout jeune sous-label de Domino, Ribbon Music, après des passages par DFA, FatCat et Paw Tracks - s’annonce légèrement plus structuré que le déliquescent Repo, son génial prédécesseur sans queue ni tête, il n’en augure pas moins d’une vitalité intacte dans le grand n’importe quoi pour nos trublions brooklynites et n’a sans doute pas volé son éloquent sous-titre : The Electronic Mind Monsters’ Reader.
Pour vous en assurer, on se quitte donc sur Pigs et sa synth-noise technoïde aussi régressive que dérangeante - vivement le 9 avril :