Deuxième brûlot en trois ans pour le quatuor new-yorkais, décidément aussi à l’aise dans sa mixture de post-punk étouffant, de noise incandescente, d’indus forcené et de blues malade qu’un shériff névrotique dans un roman de Jim Thompson - mettons 1275 âmes, adapté par Tavernier pour le film Coup de torchon et dont le titre orginal se trouve justement être... Pop. 1280.

Et chez les Brooklynites également, quelques-uns passeront l’arme à gauche avant la fin, car les points communs avec le maître du polar noir ne s’arrêtent pas là : on y parle de crimes sordides, d’humanité déchue ou de justice vengeresse à la morale douteuse, et plus encore que son prédécesseur The Horror est poisseux, violent et crépusculaire, faisant la part belle aux rytmiques implacables et aux riffs dissonants, entre déflagrations rageuses et divagations nihilistes.

Cette fois néanmoins, les influences synthétiques se font plus discrètes et malgré quelques réminiscences des scores opressants de John Carpenter ou du minimalisme fébrile de Suicide, c’est plutôt du côté de The Fall, de Swans ou même de Sonic Youth que penche la balance, voire d’un équivalent plus déliquescent qu’explosif d’APTBS, autant dire qu’on n’est pas là pour rigoler mais c’est justement ça qui est bon.