Derrière cet étrange intitulé internaute se cache le nouvel opus du prolifique Peter Broderick, à paraître dans une semaine chez Bella Union et en écoute dans l’intervalle du côté du webzine anglais The Line of Best Fit.

Autant dire qu’il ne sera pas vraiment question d’électro cyberpunk dans ce "streaming du jour", mais que les amoureux de la récente et délicate bande originale composée par le multi-instrumentiste de l’écurie Erased Tapes pour le documentaire Confluence et de ses communions folk ou classical-ambient avec Nils Frahm au sein d’Oliveray soient prévenus : malgré une entame d’album à dominante acoustique marquée par le songwriting réconfortant et les arrangements tout en lyrisme retenu que l’on connaît à ce collaborateur récurrent d’Efterklang et un final céleste aux chœurs et cascades d’arpèges de piano touchés par la grâce, http://www.itstartshear.com dont le site éponyme sera bientôt en ligne s’inscrit dans la continuité de travaux nettement plus ambitieux (avec Machinefabriek par exemple) où expérimentation et accessibilité font bon ménage.

Ainsi en est-il du single It Starts Hear, en vidéo ci-dessous, où l’Anglais s’improvise net-citizen prônant l’amour et le partage sur fond de nappes éthérées et d’infrabasses syncopées, de l’épique cavalcade country de Colin, du flamboyant With The Notes On Fire au break techno-tribal inattendu. Mais à première écoute c’est surtout le superbe Asleep qui marque les esprits, progression post-classique au final saisissant sur lequel se font entendre les voix de fans du monde entier, conviés à réciter les mêmes mots et à en transmettre l’enregistrement pour participer à leur manière à ce fascinant édifice habité aux dire de Broderick par l’esprit du regretté Arthur Russell (lui-même réputé pour son stakhanovisme et sa transgression d’un certain classicisme), et placé sous le signe de l’écoute mutuelle et de la communication sous toutes ses formes.