Motorville. Inconnu au bataillon ? Sans doute, puisque le groupe n’a pas encore d’existence officielle, privilégiant la parution sauvage de quelques morceaux sur internet, dont les clips étranges en font de réelles œuvres.
Les membres de ce groupe n’en sont pourtant pas à leur coup d’essai. On ne parlera pas de "supergroupe" tant ce terme a été affublé à de décevants ensembles d’artistes en bout de course. Il mériterait pourtant cette appellation si elle ne comportait pas tout cet aspect négatif.
Si Pablo Loco Escobar, Slim Jim Mussolini et Mau Mau Kadafi se cachent derrière le slogan "Motorville don’t give a shit", il ne s’agit de personne d’autre que DJ Seep, DJ Loco et Mau, le rappeur d’Earthling.
Les quelques extraits disponibles, alors qu’un album est prévu pour le courant de l’année, ont en tout cas de quoi nous rassurer. Drivin’ Through The City nous fait immédiatement penser à l’excellent Insomniacs’ Ball, dernier album en date d’Earthling, plus d’une décennie après son prédécesseur. I Am Your Sin navigue davantage sur les sentiers d’un Tricky à ses débuts, alors que
Birds And Bees rappelle les plus belles heures (il y a quelques albums de cela...) de Morcheeba. Même l’influence de 100th Window est perceptible sur Sweetheart.
Vingt ans après Blue Lines, Motorville semble l’acteur providentiel destiné à ressusciter le trip-hop. Les trois compères aux pseudonymes douteux s’autorisent néanmoins quelques incursions dans un territoire plus rock avec le déroutant Nothing Ever Stays The Same.
Et si avant même sa sortie, on venait déjà de découvrir notre album de l’année ?
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