Le streaming du jour #25 : Moby - ’Destroyed’
Il est de bon ton de taper sur Moby, d’autant plus quand on aime à se situer du côté des amateurs d’électronica "exigeante". C’est pourtant bien mal connaître le New-Yorkais que de lui reprocher ses millions d’albums vendus et ses concerts de stades à guichets fermés, et quand bien même les forcenés de la branchitude toujours prompts à condamner pour des raisons tout sauf musicales seraient-ils tentés de moquer son apologie du végétarisme ou sa fascination pour Jésus Christ, force est de constater que l’intéressé après avoir renié les déclarations parfois polémiques de sa période électro/punk ne s’est plus jamais départi d’une profonde humilité, se faisant tout petit devant ses idoles Bowie ou Eno et n’hésitant pas à clamer qu’il n’avait pas le dixième du talent d’Aphex Twin tout en revendiquant son ambition de composer, au contraire de l’Anglais, des albums capables de toucher le plus grand nombre.
Autant dire qu’à l’image de sa personnalité et de son parcours, la musique de Moby est loin d’être réductible à une poignée de clichés, lui qui signait en 2005 avec Hotel son plus mauvais album aux hymnes glam poussifs, et nous réservait dans le même temps en guise de bonus une compilation d’instrumentaux éthérés aussi à l’aise dans l’ambient solaire que dans le drone cafardeux, annonçant le retour en forme du superbe Wait For Me en 2009.
Ode à l’étrange sérénité des métropoles désertées au milieu de la nuit, Destroyed, né des crises d’insomnie de son auteur durant d’interminables tournées mondiales, concilie ainsi les atmosphères de spleen vaporeux de son prédécesseur avec une veine plus new wave voire dansante mais tout aussi mélancolique et planante qui bénéficie des interventions vocales d’Emily Zuzik, Inyang Bassey (croisée sur la tournée précédente) et Joy Malcolm, partageant le micro avec le musicien lui-même. Un nouvel opus qui culmine comme souvent chez lui dans ses passages instrumentaux avec notamment un dernier tiers d’album plus ou moins ambient ou lyrique qui vous apportera quiétude et réconfort dans la solitude de vos angoisses nocturnes.
- Sulfure Session #1 : Aidan Baker (Canada) - Le Vent Se Lève, 3/02/2019
- Sulfure Session #2 : The Eye of Time (France) - Le Vent Se Lève, 3/02/2019
- Aidan Baker + The Eye of Time (concert IRM / Dcalc - intro du Sulfure Festival) - Le Vent Se Lève (Paris)
- Dream Baby - Maison Neuve
- Field Music - Limits of Language
- Kessoncoda - Outerstate
- Caoilfhionn Rose - Constellation
- Jasmine Myra - Rising
- Ant - Collection of Sounds Vol. 2
- Matthew Halsall - Bright Sparkling Light
- Masayoshi Fujita - Migratory
- Anatoly Grinberg & Andreas Davids - emergency landing
- Flint Glass & Ah Cama-Sotz - wakonda
- Octobre 2024 - les albums de la rédaction
- Dream Baby - Maison Neuve
- Kessoncoda - Outerstate
- Jasmine Myra - Rising
- Caoilfhionn Rose - Constellation