DeVotchka - 100 Lovers
Connu du grand public pour avoir composé une partie de la bande sonore du film Little Miss Sunshine (sur laquelle deux morceaux de Sufjan Stevens, dont l’incontournable Chicago sont également utilisés), ce sixième album des quatre Américains de DeVotchKa constitue l’une des bonnes surprises de ce début d’année...
1. The Alley
2. All The Sand In All The Sea
3. 100 Other Lovers
4. The Common Good
5. Interlude 1
6. The Man From San Sebastian
7. Exhaustible
8. Interlude 2
9. Bad Luck Heels
10. Ruthless
11. Contrabanda
12. Sunshine
Autant le dire tout de suite, avec sa dernière cargaison A Mad & Faithful Telling, le combo du Colorado semblait sur la pente descendante. L’album de la confirmation succédant à un relatif succès populaire semblait avoir eu raison de l’imagination du groupe. Si la réception de ce 100 Lovers suscitait une curiosité bien légitime, elle amenait également la crainte de constater que l’échec précédent n’était pas qu’une passade et que cette sympathique formation ne valait finalement plus vraiment la peine que l’on s’y intéresse de près. Ce nouvel opus offrait malgré tout une première impression positive grâce à une pochette intrigante, imaginative et habilement réalisée. Ce visuel avait décidément tout de la réussite. Ne restait plus, dès lors, qu’à joindre au plaisir des yeux celui des oreilles...
C’est ainsi qu’on en vint à poser la galette sur le tourne-disque. Et oui, lorsque l’on parle de DeVotchKa on adapte notre champ lexical à cette gypsy-folk que le groupe affectionne tant et qui nous replonge quelques décennies plus tôt, lorsque les merveilles ne se découvraient pas au format mp3.
Pour autant, les premiers instants de The Alley, titre introductif, déroutent. N’est-ce pas un album de faces-B de Sigur Rós (époque Ágætis Byrjun) que l’on a malencontreusement posé sur la platine ? Et puis, au bout d’une minute et demie, la voix de Nick Urata arrive et on retrouve avec plaisir des sonorités plus communes, rappelant davantage les travaux précédents du groupe que la musique des Islandais.
Les morceaux s’enchaînent. La surprise initiale n’est plus qu’un lointain souvenir. Et on comprend davantage cet individu qui, sur la pochette de l’album, cherche à s’envoler (à moins qu’il ne soit en train d’atterrir après un voyage qu’on imagine riche ?) pour scruter l’horizon. Car la musique de DeVotchKa, et d’autant plus sur cet album, est une invitation permanente au voyage. Elle s’amuse en effet à croiser des sonorités balkaniques à d’autres, plus chères à l’Oncle Sam et à l’Occident d’une manière générale. Mais surtout, cette musique est extrêmement directe, il suffit de fermer les yeux pour s’imaginer propulsé à l’autre bout du monde. Directe, mais pas pour autant simpliste : jamais le groupe ne sombre dans la facilité, pas plus qu’il ne surjoue ou ne cherche l’émotion facile.
Finalement, et malgré deux interludes plus dispensables, on ne trouve rien à jeter sur cette galette, qu’il s’agisse des envolées aperçues sur The Common Good et Ruthless ou des cavales de The Man From San Sebastian et All The Sand In All The Sea. On appréciera également Exhaustible et sa mélodie rappelant, les sifflements aidant, Andrew Bird.
On a bien pris soin d’éviter de parler de Sunshine, morceau instrumental final qui, en moins de cinq minutes, expérimente davantage d’horizons que les "cousins musicaux" - et néanmoins talentueux - de Beirut dans toute leur discographie. On aperçoit également sur cette conclusion une parenté avec les Tindersticks qui gagnerait à être explorée sur la durée d’un album entier.
Peu importe, 100 Lovers redore le blason (légèrement écorné par l’opus précédent) de DeVotchKa. Et comme les natifs de Denver nous ont habitués à des albums qui se bonifient au fil des écoutes, on risque de ne pas être les seuls à sortir les tourne-disques du grenier dans les mois à venir...
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