Autumn Falls Festival 2010 - Bruxelles
Toutpartout, agence d’organisation de concerts nous a fait l’honneur d’un Autumn Falls Festival d’une qualité remarquable le week-end dernier, commençons par les saluer ! Le concept est assez simple : prévoir une multitude d’endroits au sein de la ville (tels que bars ou salles de concerts) et y produire un grand nombre d’artistes durant trois jours.
Quelques noms pour vous donner une idée : Blitzen Trapper, Lambchop, Baths, Mongolito, Sleepy Suns, Junip, Caribou, Beach House, Foals (DJ set), Atari (...)
Toutpartout, agence d’organisation de concerts nous a fait l’honneur d’un Autumn Falls Festival d’une qualité remarquable le week-end dernier, commençons par les saluer !
Le concept est assez simple : prévoir une multitude d’endroits au sein de la ville (tels que bars ou salles de concerts) et y produire un grand nombre d’artistes durant trois jours.
Quelques noms pour vous donner une idée : Blitzen Trapper, Lambchop, Baths, Mongolito, Sleepy Suns, Junip, Caribou, Beach House, Foals (DJ set), Atari Teenage Riot, Eric Chenaux, Menomena, Ólafur Arnalds, Peter Broderick , Nive Nielsen, Nils Frahm et j’en passe la moitié !
N’ayant pas le don d’ubiquité, ni l’énergie de courir (tout) partout, j’avais décidé de me concentrer sur trois soirées à trois endroits :
Vendredi : Baths @ Beurs - Samedi : Caribou, Junip et Beach House @ Ancienne Belgique - Dimanche : Peter Broderick, Menomena, Nils Frahm et Ólafur Arnalds @ Botanique
Commençons donc par le vendredi, concert qui se déroule au Beursschouwburg (je défie les français de prononcer le nom de ce bar), bar tendance aux plafonds hauts, à l’éclairage chaleureux et doté d’une scène basse. Rencontré dans les toilettes, juste avant le show, Will Wiesenfeld aka Baths m’avoue ne pas vraiment être prêt. Rassurez-vous, ça ne s’est pas du tout ressenti durant le concert.
Seul au milieu de cette grande scène, avec comme simple accompagnement une petite table juchée d’un portable et de deux instruments électroniques (dont une MPC), Baths compense en occupant toute la pièce de sa musique. Comme sur album, les bidouillages et saccades rythmiques sont couverts par des mélodies pop chantées qui rendent la chose totalement accessible et jouissive. Le boulot de synchronisation afin d’avoir un tout cohérent est assez impressionnant : Will n’arrête pas un instant de tourner des boutons ou d’appuyer sur des touches. Il s’arrêtera juste pour renvoyer - avec un grand sourire - un ballon qui lui était arrivé dessus. Il semble absolument ravi d’être là, et plutôt surpris de l’ambiance folle qu’il y a dans le public, public qui en redemande une fois l’heure de concert terminée. La quasi totalité de l’album y passera plus une nouvelle chanson (plus calme, moins rayonnante et pas vraiment convaincante). Seul bémol toutefois : les morceaux sont reproduits à l’identique par rapport à l’album… On ne lui en voudra pas trop, surtout qu’il a nous a caressé dans le sens du poil en disant que les belges étaient beaux gosses (comment ça je dois pas prendre ça pour moi ?? laissez-moi rêver !), révélant son homosexualité par la même occasion.
Pour vous donner une idée, voici une vidéo dénichée par darko :
Pour diverses raisons, j’ai finalement fait l’impasse sur le samedi. Ayant déjà vu Caribou trois fois cette année, ayant vu José González à Londres et prévoyant de voir Beach House en juillet, je ne pense pas avoir fait un mauvais choix.
On arrive à la pièce montée du dimanche, au Botanique. Entrée en matière dans la Rotonde intimiste que je n’avais jamais vue aussi remplie. La scène, tel un laboratoire musical, est bondée d’instruments. Tous ne sont pas pour Peter Broderick mais ce dernier va tout de même se faire plaisir avec pas moins de 3 instruments (violon, guitare et piano), parfois joués simultanément ! Je pense par exemple à la combinaison guitare - clavier (+ chant !), chose que je n’avais vue exécutée qu’une seule fois auparavant, par Tyondai Braxton de Battles. Peter, multi-instrumentiste ayant entre autres collaboré avec les danois d’Efterklang (justement vus mercredi passé à l’Ancienne Belgique avec The Kissaway Trail dans le cadre de l’excellente Danish Night) révèle des compositions touchantes, de belles mélodies. L’utilisation d’une loop lui permet d’étoffer ses chansons sans devoir s’adjoindre les services d’un autre musicien (il n’abuse cependant pas de cette pédale et nous offre quelques chansons complètement dépouillées). On a vraiment l’impression que la salle est son jardin d’expérimentation et il n’hésite pas à sauter dans le public au milieu d’une chanson afin de la terminer a capella ou juste avec une guitare. Notons la présence d’une femme qui l’accompagne au chant (très belle voix !) et parle plus que lui entre les morceaux, elle aura fait rire l’assemblée à plusieurs reprises.
Enchaînement sur Menomena à l’Orangerie. Plus grande salle et scène haute pour un groupe qui en jette. Pas des masses d’artifices ici, c’est direct et super efficace. Plutôt surpris de voir Joe Haege, chanteur/guitariste de 31knots au sein du groupe (officiant à la guitare). Une des caractéristiques de Menomena est l’utilisation de trois chanteurs différents. Tour à tour, les trois musiciens en front de scène (batteur, bassiste et claviériste) prendront le lead vocal des chansons. Cela donnera des ambiances fort variées : côté batteur, on retrouve un chant légèrement hésitant qui me fait un peu penser à celui de Liars, pas très juste mais collant bien aux chansons ; côté bassiste c’est un chant beaucoup plus juste et plus clinquant sur des chansons qui font plus penser à du TV On The Radio. Aucune communication avec le public mais pas grave, on en a pour notre argent. Niveau playlist, une grosse partie de Mines y passe plus quelques chansons d’autres albums (que je ne connais pas).
Vient ensuite la grosse claque de la soirée/année. Parti pour voir Nive Nielsen à la base, j’ai heureusement croisé un lapin de bon conseil en chemin… et me suis tourné vers le concert ultra intimiste de Nils Frahm (photo). Pas évident de faire un concert dans la salle du Witloof Bar : salle très basse ressemblant à une cave, bondée de piliers qui gênent la vue. Peu importe, la petite scène se voie pourvue d’un magnifique piano à queue occupant presque toute la place et des fauteuils sont disposés un peu partout dans la salle. Malgré mon avance, j’ai du mal à me trouver un endroit avec une bonne vue sur la scène mais finalement trouve mon bonheur parmi la foule de gens qui attendent le concert avec une certaine ferveur. Nils Frahm apparaît discrètement sur scène, alors que les gens continuent à arriver, se demandant où ils vont bien pouvoir se mettre (gentille attention : Nils invitera le public à se mettre où il peut, même sur scène !).
Après nous avoir glissé quelques mots, il se lance… ou plutôt il nous lance dans une expérience auditive assez incroyable. Tout d’abord, il faut souligner que niveau dextérité, il n’a pas grand-chose à envier à la plupart des pianistes. Ses mains se déplacent à toute vitesse sur le piano, dans une sorte de chorégraphie bien structurée, sans fausse note. Tantôt on a l’impression qu’il caresse son instrument, tantôt qu’il le maltraite en faisant retentir une grande partie de ses cordes en même temps. Ces variations d’intensité tour à tour nous emportent, nous émeuvent ; le tout sur des chansons dépassant âprement les 10 minutes. C’est long et c’est compact, c’est harmonieux et dissonant, c’est tout et son contraire. Cerise sur le gâteau, Peter Broderick et Ólafur Arnalds le rejoignent sur scène pour un morceau à 6 mains. Imaginez le tourbillon dans lequel on a été emportés !
Petit extrait que j’ai filmé :
Et un extrait de la partie à 6 mains, trouvé sur la toile :
Dur dur de prendre la relève après ça. Heureusement Ólafur Arnalds ne s’en est pas trop mal tiré. Retour dans la salle de l’Orangerie, encore chaude du passage de Menomena… mais dans une ambiance nettement plus feutrée. Niveau disposition on trouve Ólafur au clavier (+ portable) sur la gauche, un bidouilleur au centre et les trois instruments à cordes sur la droite. La salle est plongée dans la pénombre lorsque la musique commence à s’élever, tout doucement. Entre ambiance de chambre à coucher et de salon, Ólafur Arnalds a décidément envie de nous bercer. Et ça marche ! Je réussis à somnoler debout non pas que le concert soit mauvais mais plutôt que le week-end a été éprouvant. Les transitions se font tout en douceur, chaque chanson ayant sa propre ambiance scénique (j’ai particulièrement apprécié l’ombre projetée d’une de ces déco pour enfant qui surplombe les berceaux en tournoyant lentement). Bref, un très beau moment qui clôture de belle manière ce festival riche en sensations. On a déjà hâte d’être à l’année prochaine !
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