Shannon Wright + Mila Marina - C.C. Saint Exupéry (Reims)
le 7/11/2010
Shannon Wright + Mila Marina - C.C. Saint Exupéry (Reims)
Un concert le dimanche, c’est bien, ça permet d’arriver à l’heure, le temps de trouver le centre Saint Exupéry, d’être accueilli avec le sourire de Agnès d’Oxal’Art qui organisait la soirée, bière pas chère, place pas chère, du monde juste comme il faut, et un peu timide ce qui permet de profiter du premier rang. Royal.
La soirée commence donc avec Mila Marina, formation rémoise qui vaut déjà le coup d’oeil avec la jolie Marine au chant et accompagnée de son imposante harpe. On pourrait s’arrêter à l’aspect visuel, mais musicalement, même si on n’a eu droit qu’à 5 ou 6 morceaux, c’est plutôt prometteur. En effet, en plus d’un lyrisme en demi-teinte (moi ça me va, il n’en faut pas plus et ne pas tomber dans le piège du dernier album de Emilie Simon), le mariage avec les machines de Julien Rodriguez (qu’on retrouvera aussi sur une intro à la clarinette alto), la basse de Vincent Roubach et le vibraphone de Julien Lemoine assure quelques morceaux à bon potentiel. Une reprise élégante et pointue de Alabama Song (créditée à The Doors par Marine, moi j’aurais dit Bowie, d’autres diront Bertolt Brecht) aura également droit aux honneurs du public. Oui, et franchement, vu la générosité dans les applaudissements auxquels ils ont eut droit en quittant la scène, il est probable qu’on entende parler de ce groupe, dans le futur, ici ou ailleurs.
C’est l’entracte, on en profite donc pour régler nos comptes avec les photographes "pros", bientôt plus nombreux que les musiciens. On voit ça pas mal à Paris, où ça se bouscule au premier rang à grand coup de téléobjectif un peu au mépris du public. Là, même entre eux ils se jetaient de mauvais regards, le mode rafale des reflex c’est pas top dans l’intimité d’une introduction à la harpe, même eux en conviennent. Ils font leur boulot, du bon parfois, mais personne ne les aime, d’autant plus qu’ils se contrefoutent bien souvent de ce qu’ils entendent, et pour preuve, durant le set de Shannon Wright (peut-être qu’il n’avait le droit qu’à 2 morceaux), on ne les a pas vu bien longtemps (et heureusement, j’en aurais pris un pour taper sur l’autre sinon).
Oui, j’étais bien remonté, mais j’étais pas le seul. Car quand Shannon Wright, son batteur et son bassiste débarquent sur scène, c’est un peu comme si un ouragan venait frapper à la porte. Non même pas, personne ne viendra préalablement toquer, c’est la guitare qui lance le grand déferlement de Less Than A Moment, une ouverture comme on en rêve tous, puissante, bruyante, intense, pied dedans. Et même si c’était la troisième fois que je voyais l’américaine en concert, se faire matraquer comme ça d’entrée de set, j’en ai eu les larmes aux yeux et ce trois morceaux durant puisque s’en sont suivis Violent Colors et Commoner’s Saint, morceaux bien trempés de son dernier album Secret Blood . Impressionnant.
Le petit "moins bien" dans ce concert c’était finalement la partie piano, suffit de voir d’ailleurs sur les photos jointes qu’on n’aura pas le droit cette fois-ci à la version grand luxe (on est dans un centre culturel aussi, pas dans une smac) qui m’avait carrément étourdi l’an dernier. Ce petit côté vintage fait quand même plaisir, et franchement Avalanche en rappel et pas prévu, exécuté avec talent et voix magnifique, c’est quand même un truc où tu gardes les yeux ébahis ; et puis Hinterland et Defy This Love, deux morceaux incontournables dans la discographie de l’américaine, on va arrêter de faire la fine gueule.
La soirée se terminera un peu comme elle avait commencé, sous les assauts répétés de la guitare et de la batterie le temps d’un Portray de légende. Shannon Wright, comme à l’époque, vocifère et se jette à terre. Un gamin de 14/15 ans, tout devant, a dû en prendre plein les mirettes, a dû voir avec quelle force la plus grande artiste américaine du moment (et ça fait dix ans que ça dure) était capable de transformer une guitare en rock incandescent. C’était comme d’hab’, un régal, et à chaque fin de concert on sent Shannon Wright, soulagée, apaisée, et ravie de nous avoir offert le spectacle et la musique. Bref, un immense merci et à la prochaine, assurément.
La setlist prévue et à peu près respectée était :
Less Than A Moment
Violent Colors
Commoner’s Saint
Fractured
Birds
You Hurry Wonder
Quilt
Dyed In The Wool
Hinterland
Defy This Love
In The Morning
Death
With Closed Eyes
Black Little Stray
Portray
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