Des lustres qu’on n’avait pas croisé l’anglais sur album, quatre ans très exactement depuis The Beautiful Lie qui sans retrouver tout à fait le romantisme fiévreux et la mélancolie équilibriste de From Every Sphere ni l’inventivité baroque ou l’évidence mélodique de Here Be Monsters, renouait pour le moins avec un lyrisme flamboyant et une ambition dans les arrangements absents des pop songs trop sages de Strangers en 2004.
Non pas qu’Ed Harcourt ait disparu tout ce temps de notre horizon musical, d’inédits distribués sur la toile en collaborations vocales (notamment pour le beau Arkhangelsk du jazzman touche-à-tout Erik Truffaz, et pas plus tard qu’en février dernier au côté d’Edwyn Collins, Sarah Cracknell de Saint Etienne, Kurt Wagner de Lambchop ou encore Cerys Matthews de feu Catatonia, pour le projet soul/pop stratosphérique teinté de jazz, de r’n’b, de dub ou d’électro cosmique
orchestré par Ashley Beedle et Darren Morris en hommage à la chanteuse Mavis Staples), mais l’EP Russian Roulette nous avait un peu laissé sur notre faim l’an dernier avec notamment quelques incursions countrysantes plus classiques qu’à l’accoutumée.
De quoi accueillir avec une certaine fébrilité la sortie de Lustre le 14 juin prochain sur son propre label Piano Wolf Recordings, une appréhension néanmoins déjouée dès la première écoute de ce cinquième opus révélé en avant-première par le songwriter via le widget ci-dessous, une chanson supplémentaire ajoutée chaque jour jusqu’à pouvoir l’écouter depuis hier dans son intégralité :
De ballades désarmantes en pop songs ardentes aux arrangements sautillants ou plus aériens mâtinés d’influences gospel, revoilà Ed Harcourt tel qu’on l’aime, généreux et décomplexé. En bonus, une version acoustique de Killed By The Morning Sun enregistrée pour la station de radio américaine KEXP, en attendant le second CD de l’édition limitée d’ores et déjà disponible en pré-commande ici, sans oublier les packagings divers et variés proposés aux fans :