On le savait exilé en Espagne, patrie de sa compagne Paz Suay, depuis le très pop Subtitulo qu’elle illuminait de sa voix doucement acidulée le temps d’un duo (merveilleux The Man Who) avant de l’accompagner sur tout un EP pour le projet She’s Spanish, I’m American en 2007 puis sur son dernier album en date, le très 60’s Country Mouse, City House.
C’est donc de Valence, ou plutôt Valencia, au bord de la Méditerranée, que nous reviendra Josh Rouse le 1er février 2010 avec El Turista ("le touriste"), huitième album entièrement interprété dans la langue de Migala.
L’EP Valencia disponible au format digital depuis le 13 octobre nous présentait déjà un morceau-titre chanté en espagnol, une première pour l’américain qui en profite pour laisser éclater son amour des arrangements latins sur l’instrumental Fiesta Morena :
"Mes amis espagnols disent que ça sonne bien, mais il y a encore un accent et j’espère que ça aura le même charme que lorsqu’un étranger chante en anglais", avoue-t-il à propos de l’album, sur lequel on retrouvera le morceau Valencia en écoute ci-dessus qui surprend d’emblée, en effet, par une voix que l’on aurait presque du mal à reconnaître.
Ouvertement inspiré par le jazz métissé de Stan Getz, la musique brésilienne ou encore le pianiste cubain Bola de Nieve (voire la musique africaine et le reggae à en croire Magdalena et Easy Street finalement écartés de l’album), Josh Rouse n’en a pas totalement délaissé ses racines pour autant puisque c’est entre l’appartement du couple à Brooklyn et les studios du fidèle Brad Jones à Nashville que le gros des morceaux a été enregistré.
"Je voulais que l’album sonne comme mes propres goûts musicaux, quelque chose qui puisse coller avec ma collection de disques", explique l’auteur de 1972. "Donc dans un sens c’est un album égoïste, mais c’est aussi le plus aventureux que j’aie enregistré jusqu’ici, en termes de diversité d’influences." On s’en réjouit d’avance.