A ceux qui pensaient que la musique italienne n’avait rien d’autre à offrir qu’opéra grandiloquent et variété dégoulinante si ce n’était une poignée de compositeurs de cinéma plus ou moins révérés (Morricone, Nino Rota) ou obscurs (Pino Donaggio, Piero Umiliani), nous avions présenté il y a peu Giardini Di Mirò, chefs de file d’une scène post-rock en pleine ébullition depuis une demi-douzaine d’années déjà.
L’univers de port-royal toutefois est plus singulier. Fruit d’un croisement à la fois rêveur et angoissé, romantique et glacé entre le drone ambient mélodique de Tim Hecker, les envolés analogiques d’M83 et la composante IDM du 65daysofstatic des débuts, Dying In Time, troisième opus distribué chez nous aujourd’hui même via le label debruit&desilence, permet en outre au trio génois paradoxalement fasciné par le bloc soviétique de laisser libre court à des influences nettement plus inhabituelles dans le post-rock, telles que la techno de Detroit et la house de Chicago habilement combinées sur les 9 minutes de Balding Generation (Losing Hair As We Lose Hope) traduites en images par le vidéaste et quatrième membre du groupe, Sieva Diamantakos. Il s’agit après Putin vs Valery et Anya : Sehnsucht extraits d’ Afraid To Dance (2007), du troisième volet d’une trilogie mettant en scène le même couple de personnages confronté à la difficulté de concilier sentiments amoureux et besoin de liberté :
"Ce qui distingue port-royal c’est avant tout cette façon de construire progressivement les mélodies jusqu’à leur donner la forme d’une chanson parfaite", explique Sieva. "Un équilibre essentiel entre la forme et la substance", en somme. A vérifier pas plus tard que tout de suite via Deezer, qui propose d’écouter l’album dans son intégralité.
port-royal sur myspace : www.myspace.com/uptheroyals