Emmené par les guitaristes Paul Siler et Cheetie Kumar, couple à la ville comme à la scène, et complété par Craig Tilley au chant et aux claviers, David Mueller à la basse et Scott Nurkin à la batterie, Birds Of Avalon nous propose d’écouter dans son intégralité sur myspace le successeur du prometteur Bazaar Bazaar qui nous avait fait découvrir en 2007 ce combo psyché de Caroline du Nord, croisé depuis en première partie de Black Mountain, Destroyer, Oneida, Ted Leo ou encore des Flaming Lips.
Baptisé Uncanny Valley (voir le tracklisting) d’après une théorie paranoïaque née au Japon selon laquelle les êtres humains sur Terre seraient remplacés par des doppelgängers ou doubles factices (robots, clones...) dans des proportions correspondantes à leur niveau de déshumanisation, ce deuxième album paru fin juin sur le label Volcom traduit cette sensation croissante d’irréalité en croisant l’urgence du rock avec une production planante et psychédélique à souhait, les riffs de Black Sabbath avec les rythmiques hypnotiques et les expérimentations texturelles du krautrock.
Plus ou moins accrocheuses ou atmosphériques, les 11 vignettes enregistrées sur un vieux 16 pistes au Fidelitorium Studio de Mitch Easter, producteur notamment des deux premiers albums de REM, et dans le propre studio du groupe à Raleigh (Caroline du Nord) manquent peut-être légèrement de cohérence et l’album, du haut de sa petite demi-heure, d’un développement plus conséquent pour prétendre à faire partie des indispensables de ce début d’année, mais cet univers singulier mérite pour le moins d’arriver jusqu’aux oreilles des fanatiques de Can et consorts.