Lorsque Yohan Hennequin, batteur de My Own Private Alaska et chanteur à ses heures, troque les beuglements de son collègue MiLKa pour le timbre un brin acide, les harmonies veloutées et les acrobaties vocales ou autres incantations païennes de la charmante Nina Goern (déjà côtoyée par le toulousain au sein du quintette Aeria Microcosme dont le premier album 8 paraîtra en avril), chanteuse surdouée qui se réclame de Tori Amos, Regina Spektor ou encore Arvo Pärt et met également son piano impressionniste parfois atonal ou subtilement répétitif au service d’un musique qui se joue des frontières, approchant notamment celles de la poptronica, de l’ambient, du néo-classique, du rock éthéré ou même par moments d’un cabaret punk à la Dresden Dolls, ça donne tout simplement Cats on Trees.
Du haut de ses 31 minutes et 7 morceaux on ne saurait dire d’ Uli, auto-produit et bientôt publié au format digital par le duo via le distributeur numérique Believe, s’il s’agit d’un album ou d’un EP, mais de toute façon qui s’en souciera une fois entendue cette poignante version du Mad World de Tears For Fears, popularisé 20 ans plus tard par la reprise de Gary Jules pour la BO de Donnie Darko signée Michael Andrews et transcendé ici par l’épure d’une interprétation musicale et vocale touchant au sublime comme vous pourrez le constater pas plus tard que tout de suite sur myspace.
Déjà croisé chez nous il y a quelques semaines pour une poignée de concerts trop peu médiatisés, Cats On Trees revient dès ce soir pour un passage-éclair en compagnie de Sylvain Chauveau au Théâtre Garonne de Toulouse, ville qui l’accueillera à nouveau dans un mois au Bikini en première partie de CocoRosie entre autres détours par Lyon (au Double Six, le 3 avril), et plus tard Poitiers (au Festival Aquarock le 22 mai avec Ruby Throat, le superbe projet folky de la chanteuse de Queen Adreena Katie Jane Garside) ou Metz (à L’Emile Vache le 19 septembre). L’occasion rêvée de découvrir sur scène cet univers à part, dont on vous reparlera sûrement très bientôt.