Poésie ambient-jazz en Norvège

Alors qu’on espère toujours voire débarquer le successeur de Blemish - qui selon l’autrichien Christian Fennesz, collaborateur sur le projet au même titre que d’autres grandes figures de l’expérimentation triées sur le volet (les guitaristes Burkhard Stangl et Keith Rowe, le saxophoniste Evan Parker, le pianiste John Tilbury, le batteur Martin Brandlmayr...) et des électroniciens japonais d’avant-garde Sachiko Matsubara et Toshimaru Nakamura, marquera une nouvelle étape annoncée comme impressionnante dans la radicalisation de la musique de l’anglais et son remodelage des codes du songwriting - le génial David Sylvian est venu poser sa voix d’or sur deux morceaux du quatrième album du trompettiste et compositeur norvégien Arve Henriksen (membre par ailleurs de Supersilent et croisé récemment sur le projet Nine Horses de Sylvian), et participer aux programmations, samples et autres bidouillages texturels au côté notamment de Jan Bang et Erik Honoré (aka Punkt) parmi de nombreux autres musiciens amis.

Pas question de chant néanmoins sur Cartography (voir le tracklisting), paru le 10 novembre sur le label allemand ECM connu pour son exigence en matières d’ambient jazz ou de musique classique contemporaine notamment, c’est en prose qu’apparaît Sylvian sur Before And Afterlife et Thermal (tout comme il y a deux ans sur le morceau Angels du premier album de Punkt, Crime Scenes auquel collaborait également... Arve Henriksen), contribuant à l’abstraction de cette oeuvre ambitieuse dont l’atmosphère brumeuse et marécageuse semble partagée entre mysticisme zen et mélancolie angoissée.

Un univers pas comme les autres à rapprocher dans l’esprit des Chansons des mers froides de feu Hector Zazou par exemple, et que vous pouvez découvrir sur myspace par le biais d’un medley de courts extraits de ce nouvel opus et de quelques morceaux du précédent, Strjon, paru en 2007.

News - 22.11.2008 par RabbitInYourHeadlights
 



On s’attendait à plus facile d’accès qu’un Blemish, or il semblerait que Died In The Wool en écoute ici s’inscrive dans la pleine continuité de ses deux prédécesseurs : aussi majestueux qu’étouffant dans ses passages les plus orchestrés comme dans les plus dépouillés, avec la voix surnaturelle de l’Anglais comme bouée de sauvetage quand elle n’apparaît (...)