En découvrant le titre du nouvel album de Matt Elliott, Howling Songs (voir le tracklisting), le quatrième sous son patronyme et troisième de la série des "Songs" entamée avec Drinking Songs en 2005 et poursuivie avec Failing Songs l’année suivante, on pense forcément aux hurlements ("howling" en anglais) de For All The Brothers And Sisters, ces plaintes de désespoir à coller la chair de poule qu’on jurerait poussées par des loup-garous londoniens unis à distance par une solitude rendue irrémédiable par leur nature même. C’était il y a dix ans, et The Third Eye Foundation, alias malade du musicien - aujourd’hui exilé en Espagne - du temps où Bristol régnait en maître sur l’électro spleenienne, signait avec son troisième album You Guys Kill Me l’un des disques les plus profondément détraqués, hantés et dépressifs des années 90.
Mais si l’on retrouve régulièrement sur Howling Songs, à paraître le 27 octobre chez Ici D’Ailleurs, les déluges saturés inattendus et dérangeants qui sont en quelque sorte les dernières réminiscences des drones toxiques de Semtex ou Ghost, c’est bien dans la continuité des deux précédents opus en solo (ressortis ensemble en juin dernier) de ce bidouilleur devenu songwriter que s’inscrit ce nouveau recueil de complaintes acoustiques influencées par les folklores yiddish et slaves ou encore le jeu de guitare de l’argentin Gustavo Santaolalla. Un maelström déchirant touchant au coeur des émotions humaines qui renoue par moments avec la folk hors-format de Drinking Songs notamment le temps d’un morceau d’ouverture de 11’30, et impose plus que jamais les talents de mélodiste et de vocaliste d’Elliott, comme vous pourrez le constater en découvrant Something About Ghosts, superbe premier extrait en écoute sur myspace.
A noter enfin que le musicien anglais se produira en concert en France à trois reprises courant novembre : le 20 à la Galerie Stimultania de Strasbourg, le 21 à la galerie de l’Espace Lézard de Colmar dans le cadre du festival Supersounds et le 22 au Hublot de Nancy.