Top albums - été 2008
Ah les 90’s, c’était quand-même une autre époque. Certes les années 2000 nous étonnent mois après mois par leur densité en sorties de qualité, avec la démocratisation des moyens de promotion et de distribution de la musique, internet, myspace et tutti quanti on découvre chaque semaine en fouinant un peu un ou deux groupes singuliers et dignes du plus grand intérêt. Mais dans les nineties au moins, diront les nostalgiques et autres rabat-joie patentés, on savait où donner de la tête et surtout on n’avait pas à craindre de voir nos idoles de jeunesse s’échouer lamentablement sur le fameux écueil du deuxième album (comment ça, "et les Stone Roses" ?). La preuve : nombre d’entre elles tiennent toujours la barre avec dextérité, au point même de faire mainmise sur les votes du forum et régner sans partage sur notre podium de l’été.
1. Beck - Modern Guilt
Et pourtant, il y a quelques mois seulement, personne sans doute n’aurait juré de les y retrouver aussi largement plébiscités. De fait, si Beck avait désappointé nombre de fans avec The Information il y a deux ans, un accueil que les admirateurs de cet album particulièrement captivant et aventureux ont encore bien du mal à comprendre, le Californien semble avoir repris sa place dans le coeur des inconditionnels d’ Odelay, Mellow Gold ou Mutations en parvenant à concilier sur Modern Guilt (lire notre chronique) profondeur expérimentale et fulgurance pop.
2. Tricky - Knowle West Boy
Tricky, lui, avait carrément déçu avec Vulnerable, un bel album pourtant qui lui permettait déjà de rendre hommage à sa manière à l’Angleterre de la new wave et du post-punk, reprises de The Cure ou XTC à l’appui. Avec Knowle West Boy (lire notre chronique), c’est celle des Specials et de Brian Eno, de la brit-pop et de la dance que le Kid de Bristol fait entrer de plain-pied dans le XXIème siècle, avec quelque chose de l’audace d’un Maxinquaye, de l’ouverture d’un Blowback et de l’immédiateté d’un Juxtapose. Une façon forcément élégante de se ressourcer après 5 ans de hiatus, et cette fois le succès semble être au rendez-vous.
3. Leila - Blood, Looms And Blooms
Quant à Leila... eh bien ce troisième album si souvent fantasmé depuis la sortie en 2000 de Courtesy Of Choice était un peu devenu l’Arlésienne de l’électro anglaise. Et c’est alors qu’on se prenait à désespérer pour de bon de son retour que l’ancienne claviériste de Björk nous cueille avec un Blood, Looms And Blooms (lire notre chronique) qui pourrait fort bien s’imposer comme son chef-d’oeuvre : un tsunami onirique fascinant de proximité et d’étrangeté mêlées, assez pop pour impressionner dès la première écoute et assez long en bouche pour scotcher les réticents sur la durée.
Voilà, emballé c’est pesé, rendez-vous dans deux semaines à peine pour un nouveau top, celui du mois de septembre qui devrait aider un peu à faire le point sur cette rentrée chargée. Et pour voter, c’est bien entendu sur le forum que ça se passe.
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