Certains se souviennent peut-être de Brimful Of Asha, single emblématique des 90’s (mais surtout en Angleterre tout de même) popularisé en 98 par un remix un peu facile de Fatboy Slim pourtant bien inférieur à l’original. L’année précédente sortait ainsi l’un des fleurons de la pop psyché de ces années-là, When I Was Born For The 7th Time, qui réussit l’exploit à l’heure des bilans d’être pratiquement autant plébiscité par la presse d’outre-manche que les albums de Radiohead et The Verve.
Cornershop, combo emmené par le chanteur/guitariste d’origine indienne Tjinder Singh, principal songwriter et producteur, et son ami d’enfance Ben Ayres (guitare, tamboura), parvenait en effet à mêler influences indiennes, groove électro, beats hip-hop et americana avec l’aide de Dan The Automator à la production d’une partie des morceaux parfois instrumentaux, et songwriting pop moderne typiquement anglais alternant chant dans la langue de Shakespeare et en panjâbî sans jamais tomber dans le piège de la "world music". Le groupe apparaissait alors comme un héritier direct des Happy Mondays (dont l’ancienne backing vocalist Rowetta, entendue notamment sur le tubesque Step On, assure justement le chant du tiédasse Wop The Groove, dernier single en date paru en 2006), parvenant même à dépasser les chefs de file de la scène de Madchester sans avoir l’air d’y toucher.
Pourtant Cornershop, malgré un bon quatrième album - sans compter celui de leur side-project Clinton - en 2002, Handcream For A Generation, est pratiquement tombé dans l’oubli depuis, la faute sans doute à un hiatus de cinq ans avant que la petite troupe ne se décide à retrouver la scène mi-2007, annonçant au passage qu’un nouvel opus était en préparation pour 2008. Pas grand chose de neuf depuis, si ce n’est que la formation a perdu quatre membres pour en accueillir trois nouveaux, et qu’un premier extrait instrumental, Who Fingered Rock’n’Roll, est en écoute sur myspace et nous permet de renouer en douceur avec la veine la plus rock et ricaine d’un groupe qui pourrait bien nous en faire voir à nouveau de toutes les couleurs d’ici quelques mois...
Et en attendant, un petit Brimful Of Asha en live chez Jools Holland à l’époque de sa sortie en single, ça fait toujours du bien par où ça passe (pour la petite histoire, le morceau rend hommage à quelques-uns des chanteurs de playback les plus réputés du cinéma indien, en tête desquels Asha Bhosle, 20 000 chansons au compteur) :